Le choc en Pologne après le meurtre au couteau du maire de Gdansk Pavel Adamowicz

Publié le 15 janvier 2019 à 0h42, mis à jour le 15 janvier 2019 à 6h37
Le choc en Pologne après le meurtre au couteau du maire de Gdansk Pavel Adamowicz
Source : Janek SKARZYNSKI / AFP

RASSEMBLEMENT - Des centaines de personnes s’étaient donné rendez-vous un peu partout dans le pays ce lundi soir pour rendre hommage au maire de la ville de Gdansk, Pawel Adamowicz, blessé mortellement au couteau dimanche soir lors d'un événement caritatif public.

Un peu plus de 24 heures après le drame, c’est un pays sous le choc qui a tenu à manifester contre toute forme de violence, un peu partout en Pologne. Le maire du port de Gdansk, Pawel Adamowicz, a perdu la vie dans la soirée du dimanche 13 janvier lors d’un événement public. Son agresseur, un habitant de la ville âgé de 27 ans, et qui venait de purger une longue peine de prison pour des attaques à main armée, a été mis en examen pour meurtre, a indiqué le parquet. L'homme, interpellé aussitôt après le crime et dont l'état mental doit être examiné par des psychiatres, n'a pas reconnu les faits. Il risque la réclusion à perpétuité.

"Pawel Adamowicz, maire de Gdansk, homme de Solidarité et de liberté, un Européen, mon bon ami, a été assassiné. Qu'il repose en paix", a tweeté Donald Tusk, président du Conseil européen et ancien Premier ministre polonais, membre du parti libéral conservateur Plate-forme civique, né à Gdansk. Un message retweeté par Emmanuel Macron. Donald Tusk devait se rendre ce lundi soir dans la ville portuaire du nord de la pour se joindre à un rassemblement contre la violence organisé en début de soirée.

Deuil national

Le président polonais Andrzej Duda, en rendant hommage à Adamowicz, "un grand homme politique", a annoncé que le jour de ses obsèques, dont la date doit être décidée par la famille, serait proclamé journée de deuil national. Il a exhorté les Polonais à s'abstenir de tout commentaire politique à propos de ce drame. Le Parlement européen a observé à Strasbourg, au début de sa session, une minute de silence en hommage à Pawel Adamowicz, "victime de la haine".

Les habitants de Gdansk ne cachaient pas leur tristesse à l'annonce de la mort de leur maire, accompagnée du son des cloches de toutes les églises. "C'est un choc qu'une chose pareille puisse arriver à Gdansk", a réagi Maciej Szczepanski, un employé de bureau de 45 ans. "C'est faute à la situation politique, c'est surtout le parti au pouvoir (le parti conservateur Droit et Justice (PiS), ndlr) qui met de l'huile sur le feu", mais "on ne peut pas se laisser emporter par la haine", a-t-il ajouté.

"Je suis furieuse et triste à la fois", déplorait Agnieszka Naruszewicz, 35 ans, enseignante dans une petite école. "Il collectait de l'argent pour sauver les vies des enfants, des gens de tout âge et voilà qu'il est mort. Il va nous manquer beaucoup à Gdansk". Pavel Adamowicz était également connu pour son engagement en faveur des droits des personnes LGBT+, des minorités et pour une éducation sexuelle à l'école. Des engagements loin d'être évidents dans un pays fortement catholique.

Très peu d’incidents

L'agression a provoqué un choc en Pologne, pays qui n'a pratiquement pas connu d'incident violent de ce genre depuis la chute du communisme il y a trente ans, hormis l'assassinat par balle à Lodz en 2010 d'un membre du PiS par un homme jugé responsable de ses actes, qui avait invoqué sa "haine" de ce parti, alors dans l'opposition. 

Les Polonais s'interrogent désormais sur la sécurité entourant l'événement public, assurée par une société privée. Selon des témoins, l'agresseur était muni d'un badge "médias" qui lui aurait permis de monter sur le podium avec son couteau de 14,5 centimètres.


La rédaction de TF1info

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