Le co-fondateur de Paypal veut construire des Etats indépendants sur des îles artificielles... pour les super-riches

Publié le 19 novembre 2017 à 19h16
Le co-fondateur de Paypal veut construire des Etats indépendants sur des îles artificielles... pour les super-riches

LUBIE - Peter Thiel, le co-fondateur de Paypal, veut créer d'ici 2020 un nouvel Etat implanté sur une île artificielle au milieu du Pacifique. Et, à terme, cet ardent défenseur de Donald Trump, rêve de multiplier ce type d'îles pour des gens fortunés qui rêvent de s'affranchir des gouvernements.

La Polynésie française comptera-elle en 2020 une 119ème île ? C'est le pari en tout cas de l'association The Seasteading Institute, un groupe d'entrepreneurs californiens, qui travaille à la création de plusieurs îles artificielles qui seraient reconnues comme des Etats à part entière. Dans ces cités flottantes, aucune taxe, ni impôt à payer, et aucun compte à rendre à tel ou tel gouvernement, bref, un paradis pour militant libéral... très très fortuné.

Un projet un peu fou, financé notamment par Peter Thiel, le milliardaire cofondateur de Paypal - une société américaine spécialisée dans les transferts d’argent sur internet - et soutien affiché de Donald Trump. Un doux rêve de geek californien ? Pas tant que ça explique Joe Quirk, président de l'Institut Seasteading dans le New York Times. "Si nous pouvons développer notre ville flottante, il s'agira d'un 'pays start-up', assure-t-il. "Et cette île artificielle respectera le droit polynésien", renchérit à l'AFP Marc Collins, ambassadeur de Seasteading en Polynésie. 

Une première île pourrait être inaugurée d'ici 2020

Le projet dans lequel Peter Thiel a déjà investi 1,7 million de dollars de ses deniers personnels avance en tout cas à grands pas. Ainsi, une première île pourrait être inaugurée d'ici 2020 dans l'océan Pacifique. Pour ce faire, dès le mois de mai, des spécialistes venus du monde entier ont enchaîné les conférences à Tahiti pour expliquer la construction, le fonctionnement et l’intérêt de ces cités flottantes, qui abriteraient à la fois des centres de recherches et des habitations. 

Ces îles artificielles seraient bâties à partir de plateformes modulables, qui pourraient à terme s’adapter aux vagues en haute mer. Pour le moment, The Seasteading Institute souhaite construire dans le lagon, moins exposé, "un projet pilote de la taille d’un terrain de football, pour environ 50 millions de dollars". Le but est de construire une douzaine de structures d'ici 2020 comprenant des maisons, des hôtels, des bureaux, des lieux de loisirs et des restaurants. Chaque bloc serait ensuite vendu 15 millions de dollars aux acheteurs intéressés. 

Les polynésiens inquiets pour l'environnement

Plusieurs sites ont été visités au sud de l'île de Tahiti, mais Seasteading souhaite "obtenir l’adhésion de la population", loin d'être acquise, avant de s’y implanter. L’une des inquiétudes manifestées par les Polynésiens porte sur le respect de l'environnement. 

Les défenseurs du projet l'ont bien compris affirmant que ces îles seraient construites en matériaux recyclables et garanties "zéro émission". Ils assurent même qu'elles permettraient une meilleure surveillance du réchauffement climatique, et des réponses adaptées à la montée des eaux grâce à des laboratoires posés sur l’océan. Sur son site, The Seasteading Institute affirme vouloir "préserver l'environnement, enrichir les pauvres, guérir les maladies et libérer l'humanité des politiciens". Rien que ça...


La rédaction de TF1info

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