NOËL - Le pape a prononcé une bénédiction de Noël très politique ce lundi. Il a réclamé la "paix pour Jerusalem et pour toute la Terre sainte alors que la situation est très tendue entre Israëliens et Palestiniens sur le statut de Jérusalem.
Sa bénédiction "à la ville et au monde" (Urbi et orbi) est toujours l'occasion de lancer des messages aux chretiens mais aussi aux dirigeants de la planète. Ce fut le cas, une nouvelle fois, en ce noël 2017. Le pape François, dans son message de Noël, a déclaré lundi que les "vents de la guerre" soufflaient sur le monde, réclamant notamment une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien et "la paix pour Jérusalem".
S'exprimant quatre jours aprè le vote d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies demandant aux Etats-Unis de renoncer à leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël, il s'est arrêté sur les tensions israélo-palestiniennes que la décision de Donald Trump a ravivées. "Nous voyons Jésus dans les enfants du Moyen-Orient qui continuent de souffrir à cause de l'aggravation des tensions entre Israéliens et Palestiniens", a-t-il dit du balcon de la basilique Saint-Pierre. "En ce jour de fête, demandons au Seigneur la paix pour Jérusalem et pour toute la Terre sainte", a-t-il déclaré.
"Le conflit oublié du Yemen"
En ce week-end de Noël, le pape a également évoqué le conflit "en grande partie oublié" du Yémen et la crise nucléaire en Corée. Enfin, il a insisté sur le sort des migrants en appelant à la solidarité des chrétiens. Petit-fils de migrants italiens, le pape François a fait du sort des réfugiés l'un des thèmes fondamentaux de son pontificat entamé voici près de cinq ans. "Personne ne doit sentir qu'il n'a pas sa place sur cette Terre". Dimanche, dans sa traditionnelle homélie de la veillée de Noël - célébration pour les chrétiens de la nuit de naissance de Jésus de Nazareth -, le pape a rappelé que selon l'Evangile Marie et Joseph étaient en fuite en raison d'un décret romain.
"Dans les pas de Joseph et de Marie, se cachent de nombreux pas. Nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd'hui, se voient obligées de partir", a souligné le pape, devant une dizaine de milliers de fidèles rassemblés dans la basilique Saint-Pierre de Rome. "Nous voyons les traces de millions de personnes qui ne choisissent pas de s'en aller mais qui sont obligées de se séparer de leurs proches, sont expulsées de leur terre", a-t-il poursuivi, s'exprimait sous le baldaquin dessiné par le Bernin, où seul le souverain pontife est autorisé à célébrer la messe.
"Transformer la force de la peur en force de la charité"
"Dans beaucoup de cas, ce départ est chargé d'espérance, chargé d'avenir; dans beaucoup d'autres, ce départ a un seul nom : la survie. Survivre aux Hérode de l'heure qui, pour imposer leur pouvoir et accroître leurs richesses, n'ont aucun problème à verser du sang innocent", a lancé le pape François. Le roi Hérode avait fait rechercher Jésus pour le mettre à mort, dans la tradition chrétienne.
Pour le pape, "Noël, c'est le temps pour transformer la force de la peur en force de la charité". "Personne ne doit sentir qu'il n'a pas sa place sur cette Terre", a plaidé le pape, prônant "une nouvelle créativité sociale".