Le parlement britannique approuve les frappes en Syrie, l'armée enchaîne

Publié le 3 décembre 2015 à 7h16
Le parlement britannique approuve les frappes en Syrie, l'armée enchaîne

TERRORISME - Quelques heures seulement après le feu vert du Parlement, la Grande-Bretagne a conduit tôt jeudi matin ses premières frappes aériennes en Syrie contre les positions du groupe Etat islamique.

Le passage à l’action n’a pas tardé. Quelques heures seulement après le feu vert du Parlement, la Grande-Bretagne a conduit tôt jeudi matin ses premières frappes aériennes en Syrie contre les positions du groupe Etat islamique.

Des Tornado de la Royal Air Force ont "effectué la première opération offensive au-dessus de la Syrie lors de laquelle ils ont conduit des frappes", a souligné un porte-parole du ministère de la Défense.Le ministère a dans un premier temps refusé de détailler les cibles visées. Quatre Tornado ont décollé dans la nuit de la base d'Akrotiri à Chypre où la RAF dispose de huit appareils de ce type. Des chasseurs-bombardiers supplémentaires devraient être déployés dans les jours qui viennent, alors que la Grande-Bretagne devient le sixième pays à bombarder l'EI à la fois en Irak et en Syrie.

"La bonne décision"

La coalition internationale, qui compte une soixantaine de membres, a effectué environ 8.300 raids aériens au-dessus de ces deux pays, dont plus de 80% ont été assurés par les Etats-Unis. Les frappes britanniques interviennent quelques heures seulement après que le Parlement a approuvé l'extension à la Syrie des raids aériens que la Grande-Bretagne effectuait déjà en Irak contre l'EI.

Partisan de cette extension, David Cameron a déclaré que les députés avaient pris "la bonne décision pour préserver la sécurité du Royaume-Uni". Le président américain Barack Obama, qui dirige la coalition alliée en Syrie, a également salué la décision du Parlement. Le vote s'est déroulé après plus de dix heures d'un débat passionné, dans une chambre bondée. David Cameron a plaidé pour que le pays prenne ses responsabilités et soutienne ses alliés. En particulier la France, sous le choc des attentats ayant fait 130 morts à Paris le 13 novembre, et qui a elle-même intensifié ses frappes en Syrie depuis.
"L'action que nous proposons est légale, nécessaire et c'est la bonne chose à faire pour la sécurité de notre pays", a-t-il martelé.

Les frappes ne font pas l'unanimité

Selon lui, la contribution militaire du pays pourrait "faire une vraie différence", grâce notamment à l'utilisation de missiles Brimstone. Le parlement britannique avait une première fois rejeté, en 2013, des frappes aériennes contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie, échaudé par les opérations en Afghanistan et en Irak en 2003 lancées sous l'ex Premier ministre travailliste Tony Blair.
Le leader pacifiste du Labour Jeremy Corbyn, bien qu'opposé aux frappes, avait décidé de ne pas imposer de consigne de vote pour éviter une rébellion ouverte de ses troupes, dont plus d'un quart a finalement voté pour cette intervention.

Le soutien de l'opinion publique, fort au lendemain des attentats meurtriers à Paris, est en recul: d'après un sondage de l'institut YouGov, publié mercredi, 48% des sondés soutiennent une intervention en Syrie, contre 59% une semaine auparavant. Même le quotidien conservateur The Times publiait jeudi un éditorial de Matthew Parris relevant amèrement que la seule justification donnée était "que la Grande-Bretagne ne doit pas rester de côté", sans tirer les leçons de l'Irak et la Libye, où une victoire militaire a été suivie du chaos par manque de préparation sur l'après intervention. Pour Malcolm Chalmers, directeur de recherche à l'institut RUSI, "la volonté de se déployer va calmer les craintes que le Royaume-Uni) n'est pas un partenaire fiable". Mais si "une participation aux frappes sera importante symboliquement et utile opérationnellement, elle ne changera pas le cours de la guerre".
 

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La rédaction de TF1info

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