Elections en Allemagne : les sociaux-démocrates en tête, incertitudes sur la succession d'Angela Merkel

Publié le 27 septembre 2021 à 6h30, mis à jour le 27 septembre 2021 à 8h24

Source : TF1 Info

RÉSULTAT - Les sociaux-démocrates devanceraient les conservateurs d'une courte tête, selon un décompte officiel provisoire par la commission électorale fédérale. Le candidat du SPD, Olaf Scholz, se présente d'ores et déjà comme "le prochain chancelier"... mais la CDU du dauphin d'Angela Merkel n'a pas dit son dernier mot.

Les Allemands étaient appelés à voter ce dimanche 26 septembre pour élire les députés qui formeront le Bundestag, qui eux-mêmes seront amenés à former un nouveau gouvernement. Et les résultats de ces élections se révèlent serrés. 

Les sociaux-démocrates (SPD), menés par Olaf Scholz,  s'adjugent la première place avec 25,7% des suffrages, selon les résultats officiels provisoires, suivis de près par les chrétiens démocrates (CDU-CSU) de la chancelière sortante Angela Merkel et menés par Armin Laschet avec 24,1% des voix, un score historiquement bas. Jamais les conservateurs n'étaient tombés sous le seuil de 30%. Il s'agit d'un cuisant revers pour le camp de la chancelière au moment où elle doit prendre sa retraite politique.

"Il est clair que le SPD l'a emporté", s'est félicité le secrétaire général du parti, Lars Klingbeil, en revendiquant la formation du futur gouvernement. "Nous avons le mandat pour former un gouvernement. Olaf Scholz va devenir chancelier". Olaf Scholz a lui-même parlé d'un "grand succès" et s'est présenté comme le "prochain chancelier". "Ce qui est certain, c'est que de nombreux citoyens" ont voté SPD, car "ils veulent un changement de gouvernement, et aussi parce qu'ils veulent que le prochain chancelier s'appelle Olaf Scholz", a lancé le candidat.

Mais Armin Laschet, candidat du parti conservateur a, lui aussi, affirmé vouloir former un gouvernement malgré le recul historique de son parti. "Nous ferons tout notre possible pour former un gouvernement sous la direction de l'Union (CDU-CSU)" a-t-il déclaré. Un peu plus tôt le secrétaire général de la CDU Paul Ziemak a évoqué des "pertes amères" face aux premières estimations. Et pour cause, le parti n'avait encore jamais recueilli moins de 30% des votes : en 2017, déjà en perte de vitesse, il avait tout de même obtenu 32,8% des suffrages. Symbole supplémentaire de cette déconfiture : la circonscription d'Angela Merkel, dans laquelle elle était élue députée depuis 1990, est tombée aux mains du SPD. 

M. Laschet est le grand perdant de la soirée, et il va devoir se montrer très persuasif pour éviter de reléguer son camp sur les bancs de l'opposition pour la première fois depuis 2005. 

Les Verts, un temps favoris du scrutin, manquent le coche avec 14,8%, selon les dernières estimations. Leur candidate, Annalena Baerbock,  a reconnu ses "erreurs personnelles", au long d'une campagne qui a vue s'aligner ses bévues et des révélations gênantes à son sujet. Maigre motif de satisfaction : ils battent leur record de 2009, quand ils avaient obtenu 10,7% des voix, et pourraient emporter la mairie de Berlin.

Les libéraux du FDP (droite), quatrième avec environ 11,5%, apparaissent comme les "faiseurs de rois" incontournables pour bâtir une future coalition.

L'extrême droite de l'AfD, dont l'entrée au Bundestag avait été le fait saillant du scrutin de 2017, confirme son enracinement dans le paysage politique allemand. Mais avec entre 10 et 11%, ce parti miné par des conflits internes, est en léger recul par rapport à il y a quatre ans (12,6%).

Des mois de négociation en vue

Olaf Scholz, le vice-chancelier et ministre des Finances du gouvernement sortant, a des chances de devenir le futur chancelier d'Allemagne et de succéder à Angela Merkel, qui va quitter sa place après 16 ans au pouvoir. Mais il doit encore réussir à construire une coalition à trois partis... ce qui serait une première dans l'histoire contemporaine du pays.

L'option d'une coalition purement de gauche en revanche semble désormais écartée, la gauche radicale Die Linke ayant enregistré un score trop faible, le candidat du SPD à la chancellerie s'est déjà montré ouvert à des discussions avec les libéraux du FDP. Les négociations pourraient durer plusieurs mois, avant que les Allemands ne puissent connaître le nom de leur nouveau chancelier. Angela Merkel est donc encore chancelière pour quelque temps.


La rédaction de TF1info (avec AFP)

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