Législatives en Espagne : après sa victoire, comment Pedro Sanchez va-t-il gouverner ?

Publié le 29 avril 2019 à 13h54
Législatives en Espagne : après sa victoire, comment Pedro Sanchez va-t-il gouverner ?
Source : JAVIER SORIANO / AFP

LÉGISLATIVES - Vainqueur des élections législatives en Espagne, le socialiste Pedro Sanchez a décidé de se laisser le temps de la réflexion et attendre les résultats des élections européennes, municipales et régionales. Choisira-t-il de gouverner avec une minorité ou bien s'alliera-t-il avec les autres forces représentées ? Trois scénarios se présentent à lui.

Le Premier Ministre socialiste Pedro Sanchez est le "grand" vainqueur de ces élections législatives espagnols. Avec une victoire qui lui rapporte 123 sièges sur 350 à la chambre, il assoit un peu plus sa légitimité sans pour autant bénéficier d'une majorité absolue, et bien qu'il ait déjà remporté une majorité au Sénat. 

Laissant derrière lui les conservateurs du Parti populaire ainsi que Ciudadanos et le parti d'extrême droite Vox, qui fait son entrée à la chambre, quelles sont les options qui vont s'offrir au Premier ministre pour gouverner son pays ? Voici trois scénarios possibles. 

Continuer à gouverner de façon minoritaire

Première option : poursuivre sa ligne de gouvernance avec une minorité à la chambre. Jusqu'à maintenant, il gouvernait avec 85 députés en négociant au cas par cas. Avec 38 voix de plus, il peut continuer sur sa lancée. C'est d'ailleurs l'option qui semble retenir ses faveurs, à en croire la numéro 2 du gouvernement, Carmen Calvo. "Nous allons l'essayer", a-t-elle dit. Sans pour autant fermer la porte à une éventuelle coalition. 

Reste que les élections futures incitent Pedro Sanchez à la prudence. Les européennes et les municipales arrivant, il semble avoir fait le choix de voir la tendance de ces élections et choisir de la suite à donner un peu plus tard. "Nous devons attendre et voir ce qui arrivera dans les municipalités (...), dans beaucoup de régions autonomes et bien sûr au Parlement européen", a déclaré lundi la présidente du Parti socialiste Cristina Narbona dans une interview à la radio nationale. "Rien ne presse... Nous sommes toujours en campagne", a-t-elle ajouté. 

S'allier avec Podemos et les séparatistes catalans ?

Pedro Sanchez peut aussi faire le choix d'ouvrir son gouvernement à Podemos, la gauche radicale qui le soutient. Malgré la perte de sièges, elle pourrait être une alliée de poids : une alliance avec Podemos (42 sièges) et Gauche Républicaine de Catalogne (ERC, 15 sièges), le plus modéré des deux partis catalans, lui donnerait une majorité de 180 sièges. 

Quant aux séparatistes catalans, apparemment, l'affaire semble réglée : "ils ne sont pas fiables", a estimé le Premier Ministre. La droite l'accuse d'être prêt à "pactiser" avec les séparatistes aux dépens de l'unité de l'Espagne, alors que ceux-ci l'avaient contraint à convoquer ces élections anticipées en refusant de voter le budget 2019.

Avec les libéraux de Ciudadanos ?

Il pourrait aussi s'allier à Ciudadanos, mais après la campagne menée de façon virulente par leur chef, Alberto Rivera contre lui, rien n'est moins sûr. Pourtant, une alliance avec les libéraux lui assurerait une majorité absolue. Ce lundi 29 avril, la grande figure de Ciudadanos en Catalogne, Ines Arrimadas, a semblé balayer d'un revers de main la possibilité d'un accord en disant du Premier ministre socialiste: "Nous avons au siège du gouvernement un danger public". "Nous allons être le leader de l'opposition", disent-ils. 

En passant de 32 à 57 sièges, Ciudadanos ne cache pas son ambition de devenir un jour le premier parti de droite, face à l'effondrement du Parti Populaire. Pedro Sanchez lui, n'a écarté aucune hypothèse mais ses militants ont été clairs : "pas avec Rivera !".


La rédaction de TF1info

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