L'Etat islamique : la progression qui inquiète Israël et les monarchies du Golfe

Publié le 1 septembre 2014 à 17h53
L'Etat islamique : la progression qui inquiète Israël et les monarchies du Golfe

CONFLIT - Les opérations s'intensifient en Irak contre les djihadistes de l'Etat islamique. Mais la montée en puissance de l'organisation est désormais redoutée dans toute la région qui attend le feu vert des Etats-Unis pour une riposte commune.

Le cauchemar s'achève pour les quelque 20.000 habitants d'Amerli. Cette ville chiite située à 160 km au nord de Bagdad, cette ville chiite a été libérée dimanche soir après avoir été encerclée durant deux mois par l'Etat islamique. Même scènes de liesse ce lundi dans la localité de Souleimane Bek, 15 km plus au nord. Mais le plus dur reste à faire après la déroute de l'armée irakienne au début de l'offensive lancée le 9 juin par les djihadistes.

"L'EI n'est pas un phénomène irakien mais une présence transnationale qui présente un danger imminent pour tous les pays du monde", a déclaré le ministre irakien des droits de l'Homme, Mohammed Chia al-Soudani, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. La menace djihadiste prend en effet de l'ampleur après avoir conquis une vaste région à cheval entre l'Irak et la Syrie . "Nous sommes dans une situation où nous avons l'Etat islamique aux portes de la Jordanie et Al-Qaïda dans le Golan", s'est inquiété samedi le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Ils parviendront au bout d'un mois en Europe"

"Il n'y a pour l'instant aucune menace directe sur la Jordanie", tempère pour metronews Karim Pakzad, chercheur à l'Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS). Avant de mettre en garde : "Il s'agit d'un pays faible où les islamistes sont très puissants et où certaines personnes épousent les idées de l'EI". Un sentiment partagé par les monarchies du Golfe. Celles-ci ont en effet décidé de mettre en sourdine leurs querelles, conscientes qu'une frange de la population est sensible à l'idéologie djihadiste.

Le roi Abdallah a d'ailleurs tiré vendredi la sonnette d'alarme : "Si on les (les jihadistes) néglige, je suis sûr qu'ils parviendront au bout d'un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique". Barack Obama a-t-il entendu ce plaidoyer ? Après avoir concédé jeudi qu'il n'avait "pas de stratégie" , le président américain a missionné son chef de la diplomatie John Kerry pour plancher sur "la plus large coalition de nations possible". "La menace est réelle, prévient Karim Pakzad. L'EI est plus attractif qu'Al Qaida en son temps et absorbe les djihadistes du monde entier."

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Thomas GUIEN

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