L'heure du verdict pour Pistorius : la juge met en cause les principaux témoins

par Maud VALLEREAU
Publié le 11 septembre 2014 à 12h18
L'heure du verdict pour Pistorius : la juge met en cause les principaux témoins

PRETORIA – La juge sud-africaine, qui dira si Oscar Pistorius est coupable ou non du meurtre de sa petite amie en 2013, a commencé jeudi la longue lecture du jugement. Elle a d'ores et déjà rejeté les témoignages à charge des voisins du champion paralympique, jugeant qu'ils n'étaient pas fiables. Elle n'a pas non plus retenu la préméditation.

Thokozile Masipa a entamé la lecture du jugement à 9h30 jeudi. Au terme de son long raisonnement juridique, la magistrate sud-africaine dira si Oscar Pistorius est reconnu coupable ou non du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, le 14 février 2013. Elle a d'emblée rejeté le témoignage crucial à charge des voisins du champion paralympique, estimant qu'il n'était pas fiable.

Lors de ce procès-fleuve, la voisine d'Oscar Pistorius avait expliqué que le soir du drame, elle et son mari avaient été réveillés par des cris. "Mon époux s'est alors levé et s'est dirigé vers le balcon. J'étais toujours assise dans le lit et j'ai entendu encore ces cris. Ça a été très traumatisant pour moi. Des cris à glacer le sang", avait raconté Michelle Burger à la barre.

"Pas de préméditation"

Jeudi, tout en remerciant le couple d'avoir "sacrifié leur temps pour aider la cour", la juge a néanmoins estimé qu'il s'était trompé dans l'interprétation de ce qu'il avait entendu. "Le témoignage de ce témoin (Michelle Burger, ndlr) et de son mari a été critiqué avec raison (par la défense, ndlr), il n'est pas fiable de mon point de vue. Il doit être rejeté dans sa totalité", a ainsi fait valoir Thokozile Masipa, mettant en avant la trop grande distance entre le domicile du sportif - plus d'une centaine de mètres - et celui de ses voisins.

La juge a également souligné pourquoi elle pensait que la plupart des témoins de l'accusation comme de la défense avaient donné un compte rendu "inexact des faits". Selon elle, la perception et la mémoire humaine sont "faillibles". "A mon avis, ils ne sont pas parvenus à faire la différence entre ce qu'ils savaient personnellement et ce qu'ils ont entendu dire par d'autres gens, ou dans les médias".
Oscar Pistorius, qui a pleuré en silence pendant la lecture du jugement, a soutenu durant les six mois de procès sa version des faits : le soir de la Saint-Valentin, il a tiré par "erreur" sur sa compagne, pensant qu'il s'agissait d'un cambrioleur caché dans les toilettes. Un témoignage jugé "évasif" ce jeudi par la juge, qui n'a toutefois "pas retenu la préméditation". Mais selon elle, l'athlète a tiré en toute "conscience". Le verdict devrait tomber dans quelques heures.

>> Retrouvez notre dossier complet sur le procès Pistorius
 


Maud VALLEREAU

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