Lune de miel mortelle en Afrique du Sud : l'heure du procès

Publié le 6 octobre 2014 à 7h00
Lune de miel mortelle en Afrique du Sud : l'heure du procès

AFRIQUE DU SUD - Lors de sa lune de miel en 2010, Anni, la jeune mariée, a été tuée d'une balle dans le cou lors d'un car-jacking mis en scène. Le mari, Shrien Dewani, jugé lundi au Cap, est accusé d'avoir commandité son meurtre.

Pourquoi la lune de miel a-t-elle tourné au drame ? C'est ce que tentera de déterminer le procès de Shrien Dewani qui s'ouvre lundi au Cap, en Afrique du Sud. L'homme d'affaires britannique est accusé d'avoir commandité le meurtre de sa jeune épouse, dans le cadre d'une affaire qui, depuis quatre ans, alimente la chronique, de Londres à Pretoria.

Tout commence le 13 novembre 2010, lorsque Shrien Dewani, millionnaire anglais, aujourd'hui âgé de 34 ans, épouse Anni, une Suédoise de 28 ans. Quelques jours après s'être dit "oui" en Inde lors d'une cérémonie fastueuse, ils convolent en juste noce pour un voyage de rêve en Afrique du Sud. Mais le bonheur tourne au cauchemar. Alors que les jeunes mariés se promènent en taxi dans la périphérie du Cap, ils sont braqués et kidnappés par des hommes armés. Si le mari est relâché une heure après, la jeune femme est tuée d'une balle dans le cou . Son corps sera retrouvé le lendemain.

Payé pour "éliminer quelqu'un"

Rapidement, les autorités sud-africaines identifient trois suspects. Dont le chauffeur de taxi qui se livre à quelques confidences en échange d'un allègement de peine. Il affirme avoir été approché par l'homme d'affaires britannique pour "éliminer quelqu'un" contre 15.000 rands (un peu moins de 1500 euros). Et déclare aux policiers que le car-jacking n'était en réalité qu'une mise en scène.

Après ces trois arrestations, la police sud-africaine lance une procédure d'extradition. C'est alors le début d'un long combat juridique qui va durer trois ans. Shrien Dewani, qui nie les accusations de meurtre, tente le tout pour le tout afin d'éviter le procès, estimant que son état de santé mentale est trop fragile. Interné dans un hôpital britannique, il est soigné pour dépression et trouble de stress post-traumatique. Il est finalement extradé en avril dernier, déclaré apte par un groupe d'experts psychiatriques à être jugé.

"Une solution pour éviter un mariage arrangé"

Durant l'enquête, les policiers britanniques ont découvert que Shrien Dewani avait fréquenté un prostitué. Selon le rapport qu'un quotidien britannique s'est procuré , l'accusé a raconté à cet homme qu'il devait s'unir à "une jolie et gentille fille" mais qu'il n'en avait aucune envie, ayant des sentiments pour un autre homme. Il lui a même dit qu'il était à la recherche d'une solution pour éviter un mariage arrangé. Mais que sa famille le renierait si cela arrivait.

Plus inquiétant, trois semaines avant le mariage, Anni aurait jeté sa bague de fiançailles au visage de son futur époux, selon des confessions de la sœur de la victime à Sky News . "Elle m'a appelée. Elle m'a dit beaucoup de choses et que ça ne marchait pas bien." Sa mère, qui l'aurait eue au téléphone peu avant sa mort , aurait senti que quelque chose n'allait pas. La jeune épouse lui aurait répondu : "J'ai beaucoup de choses à te raconter, je te le dirai à mon retour."

Les parents d'Anni Dewani se sont dit à la BBC désespérés et incapables de faire leur deuil sans connaître la vérité. "Nous avons besoin de savoir ce qui est arrivé à notre magnifique fille", ont-ils déclaré. Ils attendent des réponses du procès, qui pourrait durer deux mois.


La rédaction de TF1info

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