POLEMIQUE - Anwar Ibrahim, chef du parti d'opposition en Malaisie, a vu sa condamnation à cinq ans de prison confirmée mardi par la cour féférale. Une décision dénoncée comme politique, alors qu'il avait déjà été accusé puis blanchi des mêmes faits, considérés comme un crime en Malaisie.
L'histoire se répète pour Anwar Ibrahim, charismatique
leader de l'opposition malaisienne
. L'homme politique âgé de 67 ans a été condamné mardi à cinq ans de prison pour sodomie, un crime passible de vingt ans d'incarcération en Malaisie. La cour fédérale a confirmé la sentence prononcée l'an passé par un tribunal, rejetant le recours d'Anwar Ibrahim. Ce dernier, qui a déjà été condamné en 1999 à six ans de prison pour corruption et sodomie, conteste les faits et accuse le Premier ministre.
L'affaire jugée mardi remonte à 2008, année où le parti d'Anwar Ibrahim a mis à mal pour la première fois la suprématie de la coalition au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle et remporté les législatives. Relaxé en 2012, l'Etat malaisien a fait appel de cette décision, et obtient une condamnation en 2014. Une initiative vivement critiquée à l'époque par la communauté internationale et les ONG de défense des droits de l'homme.
Déjà une condamnation pour sodomie en 1999
Les déboires judiciaires d'Anwar Ibrahim avaient commencé en 1998, lorsqu'il était le bras droit du Premier ministre de l'époque, Mahathir Mohamad. Limogé de son poste pour avoir osé critiquer la politique économique protectionniste du gouvernement, il avait été arrêté puis emprisonné quelques semaines plus tard.
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Condamné en 1999 à six ans de prison pour corruption et sodomie, des accusations qu'il a vigoureusement contestées, il sera blanchi par la suite de la seconde charge. L'affaire avait alors provoqué les plus importantes manifestations anti-gouvernementales connues par le pays.
Après l'annonce de la condamnation, Anwar Ibrahim s'est tourné vers ses proches pour les consoler. "Souviens-toi de ce que je t'ai dit, tu dois aller à l'école", a-t-il notamment glissé à son petit-fils, rapporte The Straits Times. Il a salué ses partisans : "Rendez-vous dans quelque temps".
#Anwar consoles family, waves goodbye to supporters after conviction on #Sodomy2 case http://t.co/iD5FGbHolF pic.twitter.com/2Jp9AOD1Dt — ST Foreign Desk (@STForeignDesk) 10 Février 2015
Anwar Ibrahim a par la suite réagi sur Twitter : "Allah est mon témoin. Je ne me réduirai pas au silence. Je ne me rendrai jamais."
Allah is my witness. I will not be silent. I will never surrender. — Anwar Ibrahim (@anwaribrahim) 10 Février 2015