INTERNATIONAL - Ce dimanche, dix Caques bleus tchadiens ont perdu la vie après une attaque djihadiste contre l'ONU au Mali. Vingt-cinq autres ont été blessés dans cette attaque revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Selon le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, il s'agit de l'attaque la plus meurtrière de djihadistes contre l'ONU au Mali. Dix Caques bleus tchadiens ont été tués et au moins 25 autres ont été blessés ce dimanche. Le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'attaque, indiquant avoir agi "en réaction contre la visite (dimanche) du
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Tchad", selon l'agence de presse mauritanienne Al-Akhbar, connue pour recevoir et diffuser régulièrement des communiqués de cette mouvance.
A l'aube, les Casques bleus du contingent tchadien stationnés à Aguelhok, à 200 km de la frontière algérienne, ont "repoussé une attaque complexe lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés", a expliqué la mission de l'ONU au Mali (Minusma). S'ils ont essuyé de lourdes pertes, les Casques bleus ont réussi à "neutraliser nombres d'ennemis" et à "poursuivre les assaillants dans leur déroute".
Déployée en 2013, après que le nord du Mali est tombé sous la coupe de djihadistes liés à Al-Qaïda, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, avait déjà perdu jusque-là plus de 160 Casques bleus, dont plus de 100 dans des actes hostiles. Avant celle de dimanche, l'attaque la plus meurtrière datait d'octobre 2014 ; elle avait fait neuf morts dans le contingent nigérien, dont un convoi avait été attaqué près de Gao (nord-est).
Une "attaque ignoble et criminelle"
Le représentant du secrétaire général de l'ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, a immédiatement condamné une "attaque ignoble et criminelle". Elle "exige une réponse robuste, immédiate et concertée de toutes les forces pour anéantir le péril du terrorisme au Sahel", a-t-il estimé, tandis que le commandement de la force de la Minusma louait la "bravoure" des Tchadiens lors de leur "riposte héroïque".
Justement ce dimanche, la ministre française des Armées, Florence Parly avait indiqué sur France Inter que la force anti-djihadiste du G5 Sahel était "en train de reprendre ses opérations". Après une lente montée en puissance, cette force, constituée par cinq Etats du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) et qui doit atteindre 5000 hommes à pleine
capacité, a connu un coup d'arrêt avec l'attaque de son QG le 29 juin à Sévaré, dans le centre du Mali.
La visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, était la première d'un chef de gouvernement israélien dans ce pays africain à majorité musulmane, parmi les plus engagés dans la lutte contre les organisations djihadistes Boko Haram et Etat islamique dans la bande sahélo-saharienne et en Afrique de l'Ouest.