La France suspend sa coopération militaire avec le Mali

par Julien VATTAIRE
Publié le 4 juin 2021 à 6h22
Un soldat de l'opération Barkhane, le 27 mars 2019, devant une base malienne
Un soldat de l'opération Barkhane, le 27 mars 2019, devant une base malienne - Source : DAPHNÉ BENOIT / AFP

INTERNATIONAL - À la suite du deuxième coup d’État que connaît le Mali en à peine neuf mois, la France a décidé de suspendre sa coopération militaire bilatérale avec Bamako.

Paris est passé à l’action. Jeudi soir, dans un communiqué du ministère des Armées, la France a annoncé la suspension "à titre conservatoire et temporaire" de ses opérations militaires conjointes avec le Mali ainsi que "les missions nationales de conseil à leur profit". Avec cette décision, Paris manifeste sur le terrain sa condamnation à la suite du coup d’État du 24 mai, qui a porté au pouvoir le colonel Assimi Goïta et renversé le président de transition, Bah N’Daw, et son premier ministre, Moctar Ouane.

Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes
Ministère français des Armées

La France s’inscrit dans la lignée de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine qui ont déjà suspendu le Mali des instances sous régionales à la suite de ce coup de force. "Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la Cédéao et par l’UA pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali. Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement", a affirmé le ministère français des Armées. "Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes", est précisé dans le communiqué. 

L'opération Barkhane se poursuit en solo

La force française Barkhane, forte de 5.100 militaires au Sahel, continuera d'opérer, mais pour l'heure en solo, a précisé également le ministère des Armées. En revanche, la force "Takuba" initiée par la France, composée d'unités de forces spéciales européennes et censée former l'armée malienne au combat face aux djihadistes, compte parmi les activités suspendues.

Cette décision intervient alors que la question de l’avenir de la présence militaire française au Sahel, impliquée dans la lutte anti-djihadiste aux côtés du Mali depuis huit ans, s’était posée avant le coup d’État de mai dernier. La France comptait d'ores et déjà amorcer à partir de l'été un désengagement progressif de ses troupes engagées dans l’opération Barkhane, coûteuse tznt humainement que financièrement. 


Julien VATTAIRE

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