Martin Shkreli, "l'homme le plus détesté des Etats-Unis", jugé coupable

Publié le 5 août 2017 à 8h17
Martin Shkreli, "l'homme le plus détesté des Etats-Unis", jugé coupable
Source : Susan Walsh/AP/SIPA

RETOUR DE BÂTON - Beaucoup diront qu'il l'a bien mérité. L'entrepreneur pharmaceutique Martin Shkreli a été déclaré coupable, ce vendredi, de trois chefs d'accusation qui le visaient dans son procès pour fraude et manipulations.

Il est surnommé "l’homme le plus détesté des États-Unis". Principalement connu pour avoir augmenté de plus de 5000% le prix d’un médicament destiné entre autres aux séropositifs en septembre 2015, Martin Shkreli a été reconnu coupable, vendredi 4 août, de trois chefs d’accusation qui le visaient. L’homme de 34 ans comparaissait pour fraude et détournement de fonds entre 2009 et 2014 au préjudice de plusieurs investisseurs. Il est désormais reconnu comme le responsable d'une fraude sur les titres de deux fonds d'investissement alternatifs (hedge funds) dont il était le gérant et de la manipulation des actions du laboratoire pharmaceutique qu'il a créé, Retrophin. Il les avait utilisés pour renflouer les deux fonds d'investissement. Cinq autres chefs d'accusation ont été abandonnés.

À la sortie du tribunal, Martin Shkreli s’est dit "ravi" de cette décision, rapporte l'AFP. "Le jury a dit que Retrophin n'avait pas été escroqué dans cette affaire", a expliqué le trentenaire, qui risque 20 ans de prison. Sa peine sera prononcée ultérieurement, mais selon son avocat, cette peine "n'a même pas à inclure nécessairement une peine de prison".

Le Daraprim, de 13,5 à 750 dollars

Le trentenaire s’est fait connaître en septembre 2015, lorsque l’une de ses sociétés, Turing Pharmaceuticals, a fait passer le prix d'un comprimé de Daraprim, médicament utilisé contre le paludisme et par les séropositifs, de 13,5 à 750 dollars du jour au lendemain. Aussi appelé pyriméthamine, le médicament est utilisé depuis plus de 60 ans pour traiter la toxoplasmose, une affection fréquente chez les malades du cancer et du sida. Hillary Clinton, alors candidate à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle américaine, s'en était elle-même mêlée, qualifiant sur Twitter cette augmentation de scandaleuse.

Amateur des réseaux sociaux, il avait dévoilé au grand public toute son arrogance en traitant d’"imbécile" un journaliste qui lui demandait pourquoi il avait augmenté le prix du Daraprim. Citant Eminem dans un tweet, il avait répondu : "J’ai l’impression que les médias me pointent du doigt. Alors je les pointe à mon tour, mais pas avec l’index ni l’auriculaire" – entendez le majeur. L'intéressé avait également subi les foudres du public en s'arrogeant l'exclusivité d'un disque unique du Wu Tang Clan.


La rédaction de TF1info

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