Meurtre de Marielle Franco au Brésil : des hommes politiques impliqués

par Sébastie MASTRANDREAS
Publié le 11 août 2018 à 16h10, mis à jour le 11 août 2018 à 17h17
Meurtre de Marielle Franco au Brésil : des hommes politiques impliqués
Source : Mario Vasconcellos

BRESIL - Cinq mois après l'assassinat de la militante brésilienne de gauche et féministe Marielle Franco à Rio de Janeiro, qui a avait suscité une vague de manifestations dans tout le pays, l'enquête avance. Des hommes politiques appartenant au Mouvement démocratique brésilien (UMD) - le parti du président Michel Temer - seraient mis en cause.

Les meurtres de la militante féministe Marielle Franco et de son chauffeur le 14 mars dernier dans les rues de Rio de Janeiro auraient été orchestrés par des politiciens. C'est ce qu'a laissé entendre à la presse vendredi le ministre brésilien de la Sécurité publique, Raul Jungmann. 

Si le ministre tait leurs noms pour "ne pas entraver le déroulement de l’enquête", la presse brésilienne affirme que les soupçons de la police en charge de l'enquête se portent sur trois députés de l’Etat de Rio de Janeiro, du parti du Mouvement démocratique brésilien (MDB) du président Michel Temer. 

Trois élus du parti présidentiel mis en cause

Depuis vendredi 10 août, trois noms sont cités dans les médias brésiliens : des députés de l’Etat de Rio de Janeiro issus du parti du Mouvement démocratique brésilien (MDB) du président Michel Temer. Edson Albertassi, Paulo Melo et Jorge Picciani, l’influent ex-président de l’Assemblée législative de Rio, seraient derrière l’assassinat. Les trois élus sont actuellement détenus pour leur implication dans un vaste réseau de corruption dans les transports. 

Cette information est relayée sur Twitter par le député du PSOL (Parti socialisme et liberté, celui de Marielle Franco) Marcelo Freixo. Il précise que l'enquête de la police continue et qu'il ne fait que "confirmer" aux médias les soupçons qui portent sur les trois élus. Jusqu’à présent, l’enquête s’orientait vers la piste de milices qui sèment terreur et extorsion auprès des habitants des quartiers les plus pauvres de Rio. En juillet dernier, un ex-policier et un ancien pompier ont été arrêtés. 

L'annonce ravive l'émotion qui avait pris le Brésil il y a cinq mois, après l'assassinat de la conseillère du Parti du socialisme et de la liberté (PSOL), figure des droits des femmes et LGBT, et de la défense des plus vulnérables. En pleine élection présidentielle, la question de l'insécurité, de la corruption et des inégalités est au centre du débat.


Sébastie MASTRANDREAS

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