L'ex-avocat de Trump l'accuse d'avoir dit que "les Noirs étaient trop stupides pour voter" pour lui

Publié le 3 novembre 2018 à 19h57
L'ex-avocat de Trump l'accuse d'avoir dit que "les Noirs étaient trop stupides pour voter" pour lui

RACISTE - Cité dans un article de Vanity Fair paru vendredi 2 novembre, Michael Cohen, brouillé avec le président depuis qu'il a accepté de collaborer avec la justice dans une enquête sur le financement de la campagne électorale, a relayé une série de propos racistes qu'il accuse Donald Trump d'avoir tenus alors qu’il était en campagne.

"Les Noirs sont trop stupides pour voter pour moi". Un président ne devrait pas dire ça, et pourtant, c’est bien le type de discours que tiendrait celui des Etats-Unis. Dans un article de Vanity Fair publié vendredi 2 novembre, son ancien avocat Michael Cohen, affirme ainsi que Donald Trump aurait eu à maintes reprises des propos racistes.

Michael Cohen, l’ancien avocat du magnat de l’immobilier, a géré pour lui de nombreux dossiers délicats avant de devenir le président adjoint des finances du parti Républicain. A l’époque, il se disait prêt à "prendre une balle" pour protéger le président. Une "bromance" qui a pris fin brusquement cet été. En août, il s’est désolidarisé de son client après avoir plaidé coupable de fraude fiscale et bancaire et de violation des lois sur le financement des campagnes électorales. Au grand désarroi - et mécontentement - du président.

Depuis, celui qui était un temps surnommé le "pitbull de Donald Trump" a évité de prendre la parole. Mais, suite à l’attaque antisémite de Pittsburgh, il avait appelé, sur Twitter, à "arrêter la haine". En ajoutant qu’il fallait "agir pour atténuer cette rhétorique". Alors, pour ce faire, l’ancien bras droit de Donald Trump a révélé des détails de son passage à la Trump Organization à Vanity Fair. Des confidences qu’il aurait faites pour avoir la conscience tranquille, selon le magazine américain, et afin "d’avertir les électeurs" avant les élections de mi-mandat.

Une série de propos racistes

Dans cet entretien, il raconte donc comment, en privé, le président aurait eu des propos racistes à en donner froid dans le dos. Des paroles qui seraient bien pires que celles déjà entendues dans ses prises de position publiques. Ainsi, l’avocat relate une discussion à laquelle il aurait participé à la Trump Tower. Celui qui est alors candidat à l’élection présidentielle est de retour de campagne. Et son avocat lui fait remarquer que ses meetings sont "vanillés", dans le sens où les minorités ethniques sont absentes. Ce à quoi le désormais président aurait répondu : "C’est parce que les Noirs sont trop stupides pour voter pour moi." Une conversation qu’il compare à celle qu’il aurait eue, des années auparavant, après la mort de Nelson Mandela. On est alors en 2013 et le magnat de l’immobilier réagit à ce décès ainsi : "Nommez un pays dirigé par une personne noire qui ne soit pas un trou à rats". Un discours déjà présent dans les années 2000, lorsque, en passant dans un quartier difficile, il aurait lancé que "seuls les Noirs peuvent vivre ainsi".

Alors pourquoi est-ce que Cohen n’a pas abandonné plus tôt cet homme raciste ? Lorsqu’il repense à cette époque, l’intéressé dit regretter ne pas avoir quitté les rangs plus tôt. Mais selon lui, il serait devenu insensible à ce langage, trop impressionné par le travail de son patron à qui il pardonnait tout. Et il dit qu’il espérait intérieurement que la responsabilité de la fonction qu’allait avoir Donald Trump l’obligerait à calmer ses propos. Mais, selon l’ex avocat, ce n’est pas le cas. Au contraire, ce poste aurait même exacerbé cette rhétorique de la haine.

Face à ces propos, Vanity Fair a voulu interroger la Maison Blanche, qui n'a pas donné suite.


La rédaction de TF1info

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