Migrants : la Pologne dénonce une tentative massive de violation de la frontière de l'UE

Publié le 8 novembre 2021 à 17h37, mis à jour le 9 novembre 2021 à 9h55

Source : TF1 Info

MIGRATION - La Pologne a dénoncé la tentative de centaines de migrants de franchir sa frontière avec la Biélorussie, assurant que cette crise menaçait la "stabilité et la sécurité" de toute l'Union européenne.

Les autorités polonaises ont averti ce lundi que des centaines de migrants se dirigeaient vers la frontière polonaise, limite orientale de l'Union européenne, en provenance de la Biélorussie.

"Informations très inquiétantes de la frontière. Un groupe important de migrants s'est rassemblé en Biélorussie, près de la frontière avec la Pologne. Ils viennent de se diriger vers la frontière de la République de Pologne. Ils essaieront d'entrer en Pologne en masse", a tweeté Stanislaw Zaryn, porte-parole du ministre coordinateur des services spéciaux, en postant des vidéos montrant des centaines de migrants en Biélorussie.

"Sous le contrôle strict de Biélorusses armés"

"De nouvelles informations montrent que le groupe est sous le contrôle strict de Biélorusses armés. Ce sont eux qui décident de la direction que prend le groupe", a-t-il indiqué dans un autre tweet. "Les services polonais sont préparés à toutes les éventualités", a tweeté pour sa part Maciej Wasik, vice-ministre de l'Intérieur.

Les vidéos, également publiées sur Twitter par l'opposition biélorusse Nexta, montrent des groupes de centaines de personnes, avec des vêtements chauds et des sacs à dos, marchant le long d'une route. Selon une géolocalisation faite par le service de fact-checking de l'AFP, une des vidéos a été prise près de bâtiments à Bruzgi au Bélarus, à 1,2 kilomètre de la frontière avec la Pologne. Les panneaux indicateurs le long de la route sont en langue biélorusse. Les garde-frontières biélorusses ont confirmé dans un communiqué qu'"en ce moment, un grand groupe de réfugiés avec des effets personnels se déplace le long de l'autoroute vers la frontière avec la Pologne".

Mardi, c'est le premier ministre polonais qui a réagi à son tour sur Twitter. "Sceller la frontière polonaise relève de notre intérêt national. Mais aujourd'hui, c'est la stabilité et la sécurité de l'UE tout entière qui est en jeu", a écrit Mateusz Morawiecki.

"Inacceptable" pour l'Otan

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a accusé de nouveau le président du pays voisin Alexandre Loukachenko d'être derrière les tentatives de passage illégal de réfugiés et de migrants, venus principalement du Moyen-Orient, dans l'Union européenne, en représailles aux sanctions imposées par Bruxelles à la suite d'une répression brutale de son régime contre l'opposition.

"Cette attaque hybride du régime (du président bélarusse Alexandre) Loukachenko nous vise tous. Nous ne nous laisserons pas intimider et nous défendrons la paix en Europe avec nos partenaires de l'Otan et de l'UE", a repris le Premier ministre. "L'utilisation des migrants par le régime (du président biélorusse Alexander) Loukachenko comme tactique hybride est inacceptable", a également réagi dans un communiqué un responsable de l'Otan, disant s'inquiéter de cette situation.

La Biélorussie a de son côté rejeté mardi les accusations "sans fondement" de Varsovie. "Le ministère bélarusse de la Défense considère les accusations de la partie polonaise sans fondement et sans justification", a indiqué le ministère dans un communiqué, accusant à son tour la Pologne de faire "délibérément" monter les tensions.

Les migrants et réfugiés indiquent souvent avoir été forcés de traverser la frontière par les fonctionnaires biélorusses et être par la suite repoussés sur le territoire de la Biélorussie par les autorités polonaises. Au moins 10 migrants sont morts jusqu'à présent dans la région, dont sept du côté polonais de la frontière, selon le quotidien polonais Gazeta Wyborcza. 

Suite à cette crise, la Pologne a envoyé des milliers de soldats à la frontière, appliqué un état d'urgence localement et construit une clôture à lames rasoirs en approuvant la construction d'un mur.


La rédaction de TF1info

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