Mort de George Floyd : des journalistes visés lors des manifestations aux Etats-Unis

Publié le 1 juin 2020 à 7h12, mis à jour le 1 juin 2020 à 10h17

Source : JT 20h WE

TENSIONS - Agressés, arrêtés, ou ciblés par des tirs, de nombreux journalistes ont été victimes de violences lors des manifestations qui secouent les Etats-Unis depuis la mort de George Floyd.

Les témoignages pleuvent sur les réseaux sociaux. Des journalistes ont été pris à partie dans plusieurs villes des Etats-Unis lors des manifestations de ces derniers jours en réaction à la mort de George Floyd, par la police comme par certains manifestants, victimes d'agressions, d'arrestations arbitraires ou cibles de tirs en tous genres. 

La scène la plus médiatisée reste celle de l'interpellation du reporter de CNN Omar Jimenez, menotté par des policiers en plein direct à Minneapolis vendredi 29 mai au matin, avant d'être relâché, une heure plus tard. 

Attaques de la part de policiers et de manifestants

Mais plusieurs autres incidents ont eu lieu dans le pays, notamment à Louisville, dans le Kentucky, où un policier anti-émeute a tiré des cartouches lacrymogènes sur une équipe de télévision locale qui le filmait. "On me tire dessus !" a crié, à l'antenne, Kaitlin Rust, de la chaîne locale WAVE 3.

A Minneapolis, une journaliste freelance, Linda Tirado, a reçu une balle en caoutchouc au visage et indiqué avoir définitivement perdu l'usage de son œil. "Les autorités (locales) doivent ordonner à leurs forces de police de ne pas prendre des journalistes pour cible", a exhorté dans la soirée du samedi 30 mai le Comité de protection des journalistes (CPJ). 

La correspondante de France 2 aux Etats-Unis, Agnès Varamian, a témoigné sur Twitter, photo à l'appui, avoir été visée par une "munition non létale tirée par la police américaine sur les journalistes alors que nous crions 'presse'". Deux journalistes de TF1, Mathieu Derrien et Amandine Atalaya, ont également pris pour cible : une balle en caoutchouc a brisé en partie une vitre de leur véhicule, avant que le duo ne soit interpellé, puis rapidement relâché.

Des membres des médias ont également été attaqués par des manifestants, comme le photographe Ian Smith, qui a affirmé avoir été passé à tabac à Pittsburgh avant que d'autres manifestants ne s'interposent. 

A Atlanta, le siège de la chaîne d'information CNN a été attaqué vendredi 29 mai par un groupe de plusieurs dizaines de personnes, qui ont notamment envoyé une grenade détonante dans le hall où se trouvaient des policiers. Dans la matinée du samedi 30 mai, un journaliste de la chaîne d'information conservatrice Fox News, qui se trouvait devant la Maison Blanche, a été chassé par des manifestants, et poursuivi sur plusieurs centaines de mètres, avant que la police ne disperse les assaillants.

Trump jette de l'huile sur le feu

"Si vous êtes manifestants, faites ce qui vous semble juste, mais ne nous empêchez pas de faire notre travail pour le public", a demandé samedi la Société des journalistes professionnels (SPJ). 

Plus actif que jamais sur Twitter, le président américain Donald Trump a lui relayé un message ironisant sur le fait que CNN, dont il critique régulièrement la couverture de son activité, avait été visé par des émeutiers : "Ironie du sort, le siège de CNN est attaqué par des émeutiers que (la chaîne) a présenté comme nobles et justes. Oops." Depuis son élection, le chef de l'Etat s'en prend régulièrement aux médias, accusés de déformer la vérité, voire de fabriquer de fausses informations dans le but de lui nuire. Il les a régulièrement qualifiés d'"ennemis du peuple", avec une mention particulière à CNN, sa cible favorite.


La rédaction de TF1info

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