INTERVIEW - La mort de George Floyd continue d'embraser les Etats-Unis. Des nouvelles manifestations, parfois violentes, se sont encore déroulées dans tout le pays ce dimanche. Une situation que Donald Trump ne fait rien pour arranger, avance le chercheur Jean-Eric Branaa.
Après une nouvelle journée de manifestations et une nouvelle nuit de violences, la situation semble plus tendue que jamais aux Etats-Unis. La mort violente de George Floyd enflamme le pays comme rarement dans son histoire. Interrogé par LCI, Jean-Eric Branaa, maître de conférences à Paris II Assas et spécialiste des questions politiques et sociales américaines, s'est prononcé sur une situation qui pourrait devenir "incontrôlable". L'expert a estimé que ces "émeutes raciales" présentaient une "dimension politique" qui n'existait pas, ou, en tout cas, dans des dimensions moins comparables, lors des précédentes contestations. Une ampleur qui ne se retrouve qu'en remontant à l'année 1968.
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Donald Trump fautif?
Le chercheur critique par ailleurs le président américain Donald Trump, coupable de ne "pas prendre la mesure" de la colère ambiante et de ne pas éprouver "d'empathie pour ceux qui sont dans la rue et qui sont en train de poursuivre ce roman national sur la difficulté raciale qu’il y a dans le pays depuis sa création." L'expert a précisé qu'il y a "deux types de manifestations" : "Toute la journée, des manifestations très pacifiques mais très denses à travers tous les Etats-Unis. Et, la nuit, où l’on voit effectivement des débordements". Une colère "très réelle", que "Donald Trump ne la traite absolument pas", remarque Jean-Eric Branaa.
Dans un second temps, le spécialiste s'est montré particulièrement pessimiste quant à l'évolution future de la situation. Selon lui, différents éléments, dont la nomination du démocrate afro-américain Keith Ellison en tant que "procureur spécial", vont "exacerber encore les tensions et certainement amener Donald Trump à devenir de plus en plus virulent et donc cliver encore davantage cette société." Cela explique qu'il se montre particulièrement "inquiet sur ce qu’il va se passer pour les jours voire les semaines voire les mois qui viennent."