Nestlé, Colgate... ces multinationales suspectées d'exploiter des enfants pour récolter l'huile de palme

par Aurélien DELIGNE
Publié le 30 novembre 2016 à 6h58, mis à jour le 15 novembre 2019 à 13h51
Nestlé, Colgate... ces multinationales suspectées d'exploiter des enfants pour récolter l'huile de palme

TRAVAIL D'ENFANTS - La production d'huile de palme est depuis longtemps critiquée pour son impact négatif sur l'environnement. Ce mercredi, Amnesty International publie un rapport dans lequel elle dénonce également le travail des enfants.

Accusée d'être l'une des causes de la déforestation, la production d'huile de palme est une nouvelle fois sous le feu des critiques. Au terme d'une enquête menée par Amnesty International sur des plantations en Indonésie, premier producteur mondial, l'ONG relève "de nombreuses violations de droits humains", notamment avec l'exploitation d'enfants.

Les palmeraies étudiées appartiennent à l’entreprise agroalimentaire singapourienne Wilmar, indique le rapport publié mercredi 30 novembre, mais l'huile est ensuite rachetée par des multinationales comme Colgate-Palmolive, Elevance, Kellogg’s, Nestlé, Procter & Gamble, Reckitt Benckiser, Unilever, AFAMSA et ADM. "Les grandes entreprises ferment les yeux sur ce qui se passent dans les plantations et les usines de leurs fournisseurs", souligne l'organisation. 

Après s'être entretenue avec 120 ouvriers, elle s'inquiète de la présence d'enfants agés de 8 à 14 ans "faisant un travail dangereux et difficile physiquement, qui abandonnent parfois l’école pour aider leurs parents". Certains portent  des sacs pesant entre 12 à 25 kilos et ne disposent pas d'équipement de protections malgré l'utilisation de pesticides.

Il n’y a rien de durable dans une huile de palme produite à l’aide du travail des enfants et du travail forcé
Amnesty International

"Les grands groupes comme Colgate, Nestlé et Unilever assurent aux consommateurs et consommatrices que leurs produits emploient de l’'huile de palme durable' [...], mais il n'il n’y a rien de durable dans une huile de palme produite à l’aide du travail des enfants et du travail forcé", poursuit l'association.

Dans son rapport, l'ONG relève d'autres atteintes aux droit des travailleurs. Ainsi, certaines femmes sont "forcées à travailler pendant de longues heures sous peine de voir leur salaire réduit" et sont payées moins du salaire minimum avec 2,3 euros par jour. Même si l'Indonésie possède une législation rigoureuse sur le sujet, Amnesty International indique que celle-ci est "peu appliquée".

Ce ne sont pas des cas isolés
Amnesty International

"Les atteintes aux droits humains découvertes au sein des activités de production d’huile de palme de Wilmar ne sont pas des cas isolés dans cette entreprise", explique l'organisation. C'est pourquoi elle demande aux multinationales d'être davantage transparentes sur la provenance de leurs matières premières. 

Selon elle, les entreprises doivent préciser si des produits contenant cette huile comme les glaces Magnum, les dentifrices Colgate, les cosmétiques Dove, les soupes Knorr, les confiseries KitKat, les shampoings Pantene ou encore les lessives Ariel, se fournissent depuis les plantations indonesiennes de Wilmar. Une pétition a d'ailleurs été lancée sur le site internet d'Amnesty International pour alerter les entreprises concernées.


Aurélien DELIGNE

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