Nigeria : les écolières détenues par Boko Haram seront-elles libérées ?

Publié le 20 octobre 2014 à 18h03
Nigeria : les écolières détenues par Boko Haram seront-elles libérées ?

KIDNAPPING - Malgré les annonces optimistes du gouvernement nigerian sur la libération imminente des 219 adolescentes enlevées par Boko Haram, de nombreux élus et militants locaux des droits de l'homme commencent à douter de l'existence du cessez-le-feu qui aurait été conclu la semaine dernière entre la secte et l'armée du pays.

Le flou règne toujours sur la libération des 219 adolescentes kidnappées au Nigeria en avril et détenues par la secte Boko Haram. Vendredi, le chef d'Etat-major de l'armée nigériane assurait qu'un cessez-le-feu avait été conclu avec le groupe armé islamiste. Le lendemain, une source proche du président nigérian affirmait que leur libération interviendrait d'ici mardi. Mais aucune nouvelle information n'est venue confirmer cet espoir depuis.

EN SAVOIR + >> Bring Back Our Girls : "Pourquoi nos filles n'ont-elles toujours pas été secourues?"

"Nous n'avons pas de nouvelles mais nous savons que les négociations sont toujours en cours au Tchad" entre le gouvernement nigerian et Boko Haram, assurait lundi à metronews une représentante locale du mouvement "Bring back our girls" ("Ramenez nos filles"). Selon le journal nigérian The Nation, de nombreux élus et activistes des droits de l'homme auraient exprimés de sérieux doutes quand à l'existence de l'accord de cessez-le-feu.

Le groupe armé, lui, n'a toujours pas confirmé cet accord. Plus troublant : l'homme chargé de négocier avec le gouvernement au nom de la secte, un certain Danladi Ahmadu, autoproclamé secrétaire-général de Boko Haram, serait inconnu au sein du groupe armé, rapporte The Nation. Le journal cite le président du Congrès nigérian des droits civils, pour qui ce cessez-le-feu ne ressemble pas aux modes opératoires habituels : "En 2013 un certain Mohammed Marwana avait parlé au nom de la secte pour annoncer un cessez-le-feu qui n'a jamais tenu".

Attaques de villages

Un argument renforcé par le fait que plusieurs villages nigérians ont subi des attaques de groupes armés ces derniers jours. A Abadam, dans le nord du pays, des hommes de Boko Haram auraient tués au moins 30 personnes jeudi et vendredi. Tandis que des insurgés non identifiés ont enlevé une quarantaine de femme du village de Wagga samedi, une méthode ressemblant fort à celle de la secte islamiste. Selon le journal local Vanguard, une enquête est en cours pour retrouver les responsables.

Le gouvernement nigérian a-t-il délibérément menti aux citoyens ? "Le timing concorde avec l'annonce imminente de la candidature du président Jonathan à un second mandat", relève le porte-parole d'un parti concurrent dans The Nation. En attendant de revoir les filles saines et sauves, le mouvement Bring back our girls continue de mobiliser ses membres pour faire pression sur les autorités.


La rédaction de TF1info

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