ENTREPRISE - A la suite de témoignages dénonçant un environnement de travail "toxique", onze hauts dirigeants de l'équipementier Nike ont quitté l'entreprise depuis le mois de mars.
Depuis le mois de mars, onze hauts dirigeants ont quitté l’entreprise Nike. D’après une source proche du dossier, ces départs sont la conséquence des premières conclusions d’une enquête interne lancée en mars après la libération de la parole d’employés dans le sillage du mouvement #MeToo.
Tout est parti du ras-le-bol d’un groupe de salariées qui a fait circuler un sondage interne révélant des abus et des inégalités femmes-hommes en matière de promotion. L’enquête dénonçait de façon générale la culture "macho" de l’entreprise et l’inertie du département des ressources humaines. Dans leurs témoignages, certains employés font état de sorties de bureau entre collègues se terminant dans des clubs de strip-tease, de managers hommes se vantant d’avoir des préservatifs dans leur sac, des commentaires sur les seins d’une salariée écrits dans un courriel adressé à l’intéressée, une récurrence de remarques désobligeantes et humiliantes. Comme le rapporte l’AFP, une employée a confié au New York Times que son supérieur hiérarchique l’avait traitée de "salope stupide" mais n’avait pas été sanctionné malgré le fait qu’elle avait rapporté l’incident à la DRH.
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Déjà quelques gestes de la part de la direction
La direction a reçu plus de 43.000 réponses à son enquête et a commencé à procéder à des changements. Elle a promu récemment deux femmes à de hautes fonctions : Amy Montagne et Kellie Leonard, élevée responsable de la diversité et de l’intégration. Actuellement, seuls 38% des managers sont des femmes et 23% sont non-caucasiens.
Parmi les départs enregistrés ces dernières semaines, figure celui de Trevor Edwards, président de la marque Nike et considéré comme le successeur de Mark Parker, le PDG actuel. En interne, il était réputé pour humilier ses subordonnés lors de réunions publiques.