Nouvel accord commercial entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada : Trump gagne son bras de fer, l’AEUMC remplace l’Aléna

Publié le 1 octobre 2018 à 8h34, mis à jour le 1 octobre 2018 à 11h51
Nouvel accord commercial entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada : Trump gagne son bras de fer, l’AEUMC remplace l’Aléna
Source : AFP

TRADE - Les trois états nord-américains sont parvenus à trouver un nouvel accord de libre-échange. L'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) remplacera dorénavant l’Aléna, le traité datant de 1994 que Donald Trump avait qualifié de "désastreux".

"Aujourd’hui, le Canada et les Etats-Unis sont parvenus à un accord de principe, de concert avec le Mexique, sur un nouvel accord commercial", se félicitent dans un communiqué commun le représentant au commerce des Etats-Unis, Robert Lighthizer, et la ministre des affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland. L'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) remplacera l’Aléna, l’accord en vigueur depuis 1994. Une volonté du président Trump, qui a toujours jugé l’ancien traité de libre-échange "désastreux" pour l'économie américaine. Il avait d’ailleurs insisté tout particulièrement pour que le nom, Aléna ou Nafta en anglais, soit changé. C’est dorénavant chose faite.

"L'AEUMC offrira à nos travailleurs, agriculteurs, éleveurs et entreprises un accord commercial de grande qualité qui donnera lieu à des marchés plus libres, à un commerce plus équitable et à une croissance économique solide dans notre région", souligne le communiqué publié peu avant minuit dimanche soir, la date-butoir imposée par les États-Unis pour arriver à rallier le Canada au compromis déjà trouvé par Mexico et Washington fin août. 

Depuis des semaines, les Canadiens négociaient d’arrache-pied pour obtenir un accord équilibré. "C’est un bon jour pour le Canada", s'est d'ailleurs félicité le premier ministre canadien, Justin Trudeau,

C’est un bon jour pour le Canada
Justin Trudeau, Premier ministre canadien

Pour le moment, seuls certains aspects ont filtré. Le Canada a réussi à exempter de douanes américaines quelque 2,6 millions de véhicules assemblés dans son pays. Et le secteur automobile devrait évoluer : le nouveau texte prévoit des règles incitant à se fournir en matériaux et composants aux Etats-Unis et en Amérique du Nord. Il prévoit aussi une provision forçant le Mexique à augmenter les salariés du secteur pour réduire les écarts avec leurs voisins du nord mieux payés.

Malgré ses efforts, Ottawa n’a par contre pas réussi à lever les lourds droits de douane imposés à l'acier et à l'aluminium canadien - parmi d'autres - par Washington. Le président Trump espère ainsi protéger la sidérurgie américaine.

Accès au marché laitier, règles environnementales et exception culturelle

En échange d'un meilleur accès au marché laitier canadien, Washington a accepté de maintenir tel quel le mécanisme de règlement des litiges commerciaux auquel les Canadiens tenaient beaucoup. Dans le détail, Ottawa accepte d'assouplir son système dit de la "gestion de l'offre", qui contrôle la production et le prix du lait (et de la volaille) et assure des revenus stables aux agriculteurs canadiens grâce à des quotas annuels et des taxes à l'importation atteignant 275%. Si Donald Trump souhaitait le démantèlement complet de ce système, il a finalement obtenu qu’Ottawa ouvre 3,4% de son marché, comme le prévoit par exemple le TPP, le Partenariat Transpacifique que le Canada a signé en mars avec 10 pays de l'Asie-Pacifique. 

Les responsables américains ont par ailleurs souligné que le texte protégeait mieux les travailleurs, comportait de strictes règles environnementales, couvrait pour la première fois l'économie numérique ainsi que des protections "sans précédent" de la propriété intellectuelle. 

L'accord sera signé pour 16 ans, avec la possibilité de le réexaminer tous les six ans. Même signé, il devra être ratifié par les Parlements américain, canadien et mexicain pour entrer en application.


La rédaction de TF1info

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