Navalny exige que Moscou lui rende ses vêtements, "preuve vitale" de son empoisonnement

Publié le 22 septembre 2020 à 7h52, mis à jour le 22 septembre 2020 à 11h12
Navalny exige que Moscou lui rende ses vêtements, "preuve vitale" de son empoisonnement
Source : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

RUSSIE - Depuis l’hôpital de Berlin où il est en convalescence, Alexeï Navalny demande que Moscou lui rende les vêtements qu’il portait le jour de son empoisonnement. Le gouvernement russe rejette toujours officiellement la possibilité d’un tel empoisonnement.

L'opposant russe Alexeï Navalny a affirmé lundi 21 septembre que du Novitchok avait été identifié dans son organisme et sur son corps, réclamant que Moscou lui rende les vêtements qu'il portait le jour de son empoisonnement, une "preuve vitale" selon lui.

"Avant d'être autorisé à être emmené en Allemagne, ils m'ont enlevé tous mes vêtements et m'ont envoyé complètement nu. Compte tenu du fait que du Novitchok a été trouvé sur mon corps et qu'une méthode d'infection par contact est très probable, mes vêtements sont une preuve matérielle très importante", a écrit sur son blog Navalny, actuellement en convalescence dans un hôpital berlinois. 

"J'exige que mes vêtements soient soigneusement emballés dans un sac en plastique et me soient retournés", a ajouté l'opposant.

Victime d'un malaise au cours d'un vol en Russie le 20 août, Alexeï Navalny a d'abord été admis dans un établissement sibérien avant d'être transféré en Allemagne, où il a été conclu à un empoisonnement au Novitchok, une substance neurotoxique conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires.

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Moscou a rejeté cette possibilité, malgré les conclusions en ce sens de laboratoires allemands, français et suédois.

Selon les soutiens de Navalny, des traces de Novitchok ont notamment été retrouvées sur une bouteille d'eau ramassée dans sa chambre d'hôtel en Sibérie.

Alexeï Navalny a en outre tourné en dérision lundi les vérifications préliminaires effectuées par la police des transports russe en raison de son hospitalisation après son malaise dans l'avion, sans pour autant ouvrir d'enquête officielle. C'est "comme si j'avais glissé dans un supermarché et que je m'étais cassé la jambe".

Les investigations se poursuivent en Russie

La police a de son côté indiqué dans un communiqué que les investigations "se poursuivent", affirmant avoir interrogé jusqu'à présent "environ 200 personnes" ayant été en contact avec Navalny ou témoins de son séjour en Sibérie. Elle a dit aussi avoir envoyé des demandes d'assistance juridique à l'Allemagne, la France et la Suède, restées selon elle "sans réponse".

La porte-parole de l'opposant, Kira Iarmych, a estimé sur Twitter que "le ministère russe de l'Intérieur fait tout pour cacher le crime, et non pas pour le résoudre". Affirmant avoir été convoquée par la police des transports pour un interrogatoire, elle a annoncé son intention de ne pas s'y rendre en accusant les autorités de faire traîner les procédures afin de ne pas avoir à 

ouvrir une enquête criminelle.

Dans une autre publication sur Instagram, Alexeï Navalny a rendu hommage à sa femme Ioulia qui, pendant ses trois semaines de coma, "venait parler, chanter des chansons, mettre de la musique". "Maintenant, je sais pour sûr grâce à mon expérience que l'amour guérit et ramène à la vie", a-t-il ajouté.


La rédaction de TF1info

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