Otan : les trois enjeux d'un sommet crucial

Publié le 4 septembre 2014 à 6h00
Otan : les trois enjeux d'un sommet crucial

DIPLOMATIE - Le Pays de Galles accueille jeudi et vendredi un sommet crucial de l'Otan, dominé par des crises majeures. Notamment l'Irak, avec la question de la formation d'une coalition pour lutter contre les jihadistes de l'Etat islamique, et l'Ukraine où la Russie ne semble pas freinée par les sanctions occidentales.

"Merci Poutine, grâce à toi les choses sont claires", plaisantent certains diplomates au siège bruxellois de l'Otan. L'heure n'est pourtant pas à la franche rigolade au sein de l'Organisation, qui fête cette année ses 65 ans. En cause, la multiplication des crises sur la scène internationale. A la veille du sommet qui se déroule à Newport, au Pays de Galles, metronews passe en revue les dossiers chauds.

La crise ukrainienne
L'annexion de la Crimée par la Russie en mars a soudainement rappelé que l'instabilité guettait l'Otan dans son voisinage immédiat. Une intervention armée est cependant à exclure dans l'immédiat , l'Ukraine n'étant pas membre. Peut-être plus pour longtemps : Kiev veut reprendre le processus d'adhésion à l'Otan interrompu en 2010 par un pouvoir alors clairement tourné vers la Russie. Barack Obama a d'ailleurs fait un appel du pied ce mercredi au pouvoir ukrainien  : après avoir appelé l'Alliance à soutenir l'Ukraine "sans ambiguïté", il a réaffirmé mercredi que celle-ci devait rester ouverte à l'entrée de nouveaux membres. Un avis partagé par les pays de l'ex-bloc de l'Est qui ont rejoint l'Otan (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie), lesquels craignent de subir le même sort si l'Occident ne réagit pas fermement.

La domination de l'Etat islamique en Syrie et en Irak
Les djihadistes de l'Etat islamique (EI) suscitaient mercredi l'indignation mondiale après avoir revendiqué la décapitation d'un deuxième journaliste américain. Washington a d'ores et déjà indiqué que Barack Obama consulterait les alliés de l'Otan pour "développer une coalition internationale afin de dessiner une stratégie", et annoncé qu'elle continuerait à appuyer l'Irak dans son combat contre l'EI. Comme le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le président français François Hollande a condamné un "acte barbare" et le président du Conseil italien Matteo Renzi a souhaité que l'Otan s'implique. "J'espère que déjà, on verra se dégager la prise de conscience (de la nécessité) d'une intervention en Syrie et en Irak de façon toujours plus décidée", a également réagi Matteo Renzi, le président du Conseil italien.

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Barack Obama enfin stratège ?
"Nous n'avons pas encore de stratégie" : Barack Obama avait reconnu la semaine dernière sans détours que les Etats-Unis n'étaient pas en position d'attaquer l'Etat islamique (EI) en Syrie. Conscient d'être attendu au tournant, le président américain a préparé le terrain, assurant ce mercredi que l'objectif des États-Unis était que l'EI "ne soit plus une menace" pour la région. "Nous savons que si nous travaillons avec la communauté internationale, nous pouvons continuer à réduire la sphère d'influence de l'EI, son efficacité, son financement, ses capacités militaires, pour que cela devienne un problème gérable", a-t-il ajouté. Le secrétaire d'État américain, John Kerry, et le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, ont l'intention de tracer les contours de cette coalition lors des discussions avec leurs partenaires occidentaux en marge du sommet de l'Otan qui réunira les 28 pays membres de l'Alliance jeudi et vendredi à Newport, au Pays de Galles.

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La rédaction de TF1info

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