Paolo Gentiloni, ce discret proche de Renzi projeté à la tête de l'Italie

Publié le 12 décembre 2016 à 15h41
Paolo Gentiloni, ce discret proche de Renzi projeté à la tête de l'Italie
Source : Angelo Carconi/AP/SIPA

ITALIE - Le ministre sortant des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, va remplacer Matteo Renzi à la tête du gouvernement italien. Une solution de continuité tant les deux hommes se connaissent bien.

Paolo Gentiloni prend les rênes de l’Italie. Quelques jours après la démission de Matteo Renzi, ce diplomate de 62 ans a été désigné dimanche par le président Sergio Mattarella pour devenir le nouvel homme fort du pays. Un choix guère surprenant tant Paolo Gentiloni avançait depuis une dizaine d’années dans l’ombre du président du Conseil sortant.

Paolo Gentiloni est en effet l'un des soutiens les plus fidèles de Matteo Renzi. "Renzien avant Renzi lui-même", titrait d’ailleurs en 2014 le quotidien La Stampa dans un portrait qui lui était consacré au moment de sa nomination à la Farnesina, le siège du ministère des Affaires étrangères. Auparavant, ce natif de Rome au sein d'une vieille famille aristocratique de la capitale a connu plusieurs vies en politique : ancien gauchiste, membre d'un mouvement maoïste dans sa jeunesse, il avait été le porte-parole de l'ancien maire de Rome, Francesco Rutelli, entre 1993 et 2001. Ce dernier qualifiait alors celui qui le protégeait des journalistes de "paravent qui fera carrière", selon La Stampa.

Italie : Paolo Gentiloni désigné nouveau chef du gouvernementSource : Sujet JT LCI
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Se saisir des grands dossiers internationaux

Au côté de Francesco Rutelli, il participe au mouvement réformiste de gauche lancé à la fin des années 90, l'Ulivo, qui deviendra en 2007 le Parti démocrate. Ce mouvement porte au pouvoir Romano Prodi, dont Paolo Gentiloni sera le ministre des Communications entre 2006 et 2008. 

Adjoint au tourisme de la capitale, Polo Gentiloni avait également été en charge de la préparation du Jubilé de l'an 2000 à Rome. En 2012, il tente d'être le candidat de son parti à la mairie de la ville éternelle, mais il arrive troisième sur trois aux élections primaires du PD.

A la Farnesina, le ministère italien des Affaires étrangères, celui que ses amis décrivent comme discret et perfectionniste a représenté l'Italie quand celle-ci entendait retrouver toute sa place sur la scène internationale. On comprend mieux le choix du président Mattarella : le fait que Paolo Gentiloni puisse se saisir sans tarder des grands dossiers internationaux a certainement joué en la faveur de ce diplomate apprécié de ses homologues étrangers. 

Dès mercredi, le nouvel exécutif devrait être sur le pied de guerre pour affronter les grandes échéances nationales et internationales, à commencer par le Conseil européen de jeudi, puis la présidence du G7 qui sera assurée par l'Italie à partir du 1er janvier. A son agenda également, la gestion de l'urgence après les séismes des mois d'août et octobre dans le centre de l'Italie, ainsi que la crise bancaire qui frappe plusieurs établissements de la péninsule, dont la Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS). Il lui faudra aussi travailler à l'indispensable réforme de la loi électorale afin d'harmoniser celle qui est actuellement en vigueur pour la chambre des députés, à dominante majoritaire, avec celle du Sénat qui est proportionnelle.


Thomas GUIEN

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