Paradis fiscaux : le Panama, dernier bastion de l'évasion fiscale

Publié le 4 avril 2016 à 12h46
Paradis fiscaux : le Panama, dernier bastion de l'évasion fiscale

DECRYPTAGE - Le petit pays d'Amérique centrale est au cœur du "Panama papers", cette vaste enquête épinglant de nombreux anonymes et personnalités qui ont pu dissimuler leur argent dans des paradis fiscaux. Rien de surprenant, tant ce lieu exotique est présenté depuis plusieurs années comme un "résistant" en la matière.

"Panama papers". Derrière ces deux mots se cache une enquête tentaculaire, réalisée par une centaine de journaux à partir de 11,5 millions de documents. Révélée dimanche en France par Le Monde , elle met en lumière des avoirs détenus par de riches anonymes et des personnalités de premier plan, dont les noms étaient contenus dans les fichiers issus des archives du cabinet panaméen Mossak Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore. Si plusieurs paradis fiscaux sont épinglés, le Panama occupe le devant de la scène.

Tout porte en effet à croire que ce petit lieu exotique - 76.000 m², soit l'équivalent de deux régions françaises - est l'une des dernières places mondiales où il suffit de détenir une boîte aux lettres pour posséder une société-écran, afin de faire de l'optimisation fiscale en toute légalité ou de frauder. La crise financière a pourtant marqué le début d'une lutte contre l'évasion fiscale : sous la pression internationale, plusieurs pays considérés comme des paradis fiscaux ont montré des signes de bonne volonté.

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"L'un des grands trous noirs financiers de la planète"

Le Panama, lui, fait de la résistance et continue de s'opposer aux membres du G20. "Avec plus de 100.000 sociétés dotées du fameux statut offshore d’International Business Corporation, totalement opaques et exonérées d’impôts, le Panama est considéré comme l’un des grands trous noirs financiers de la planète", précise ainsi Le Monde dans son dossier. En cause : son refus catégorique de s'engager à l'échange automatique de données fiscales. Depuis trois ans, il aurait ainsi reçu plus de 100 demandes d'information de la part de membres de l'OCDE sur des situations financière suspectes. En vain.

Sous le poids des pressions diplomatiques - et désormais médiatiques -, le Panama va-t-il enfin fléchir ? Les membres du G20 envisageraient d'adopter de nouvelles sanctions. Et la liste noire des paradis fiscaux, rangée en 2011 dans un placard au profit d'une liste "grise", pourrait être remise au goût du jour.

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Thomas GUIEN

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