Paradise Papers : comment Jean-Jacques Annaud aurait caché 1,2 million d’euros au fisc pendant vingt ans

Publié le 8 novembre 2017 à 12h17
Paradise Papers : comment Jean-Jacques Annaud aurait caché 1,2 million d’euros au fisc pendant vingt ans

RÉVÉLATIONS – Le cinéaste français Jean-Jacques Annaud est la dernière personnalité en date éclaboussée par le scandale des "Paradise Papers". De 1997 à 2017, l’auteur de "L’Ours" et "L’Amant" aurait caché une partie de son argent aux îles Caïmans, puis à Hong Kong. Une situation régularisée il y a quelques semaines, d'après ses avocats. Explications.

Il n’est pas le premier. Et sans doute pas le dernier... Comme d’autres célébrités avant lui – Madonna, Bono ou encore le Prince Charles et la comédienne Keira Knightley, voilà Jean-Jacques Annaud épinglé par les révélations d’évasion fiscale baptisées "Paradise Papers". Ce mercredi, Radio France révèle en effet comment le réalisateur français de grands succès comme L'Ours ou L'Amant a pu cacher la bagatelle de 1,48 million de dollars, soit plus de 1,2 million d’euros, au fisc français. Une opération qui débute le 30 septembre 1997, peu avant la sortie du film Sept ans au Tibet avec Brad Pitt.

Des îles Caïmans à Hong Kong

A l’époque, Jean-Jacques Annaud constitue un trust baptisé Los Condores Trust, aux îles Caïmans, sur lequel il place la modique somme de 1000 dollars. Avant d'y verser une action de la société Uspallata Limited, immatriculée aux îles Vierges britanniques, dont l'unique actionnaire se nomme... Jean-Jacques Annaud. Pour l'anecdote, Uspallata est le nom du petit village des Andes argentines où le réalisateur a été contraint de tourner son film, les autorités chinoises lui ayant refusé l'accès aux sommets himalayens du Tibet.

Sur le papier, ce sont la Royal Bank of Scotland Trust Company Limited, basée sur l'île de Guernesey et un certain Michael T., avocat basé à Beverly Hills, qui sont chargés de contrôler ces fonds dont la femme et les enfants du réalisateur sont les bénéficiaires. C'est ce montage habile qui aurait fait écran entre le détenteur et son patrimoine, et du même coup entre Jean-Jacques Annaud et le fisc français pendant des années.

Monsieur Annaud est bon cinéaste, mais pas excellent fiscaliste
Son avocat, Me Eric Delloye, cité par France Info

Les Paradise Papers révèlent que le cinéaste aurait rapatrié plus d’un million d’euros de ce fonds en 2015 vers une nouvelle société basée à Hong Kong. Informé récemment par des journalistes enquêtant sur l’affaire, Jean-Jacques Annaud aurait régularisé sa situation avec le fisc en octobre dernier. Actuellement au Canada, où il tourne l’adaptation du best-seller de Joël Dicker, La Vérité sur l’affaire Harry Québert, pour TF1, ce dernier a réagi par la voix de l’un de ses avocats, Me Eric Delloye.

"Monsieur Annaud est bon cinéaste, mais pas excellent fiscaliste. Je pense qu'il a été conseillé par des avocats anglo-saxons, mais aussi par la banque", a-t-il estimé auprès de nos confrères de France Info, confirmant par ailleurs que l’enquête des Paradise Papers avait eu "une contribution assez favorable à l’intention" de son client de "procéder à un audit de sa situation fiscale."


Jérôme VERMELIN

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