"Pas de femme, pas de viol" : l’étonnante justification d’un club d’Harvard pour refuser la mixité

Publié le 20 avril 2016 à 15h05
"Pas de femme, pas de viol" : l’étonnante justification d’un club d’Harvard pour refuser la mixité

POLEMIQUE - Alors que la mixité dans les clubs est obligatoire depuis des années, certains refusent de s'y soumettre. A l'instar du très prestigieux "The Porcellian", qui a fait valoir qu'accepter des femmes "pourrait potentiellement augmenter le risque d'inconduite sexuelle".

Oui à l’élite, mais à condition qu’elle soit 100% masculine…La prestigieuse université d’Harvard (Massachusetts) est actuellement secouée par une polémique dont elle se serait probablement bien passée. Une confrérie importante de l’université, nommée "Le Porcellian", refuse de plier face aux demandes répétées du président des lieux. Sa requête ? Que ce club très sélectif, lancé en 1791, s’ouvre enfin aux femmes. Une avancée logique à laquelle le club refuse de se soumettre.

Pourtant, comme le rappelle de nombreux médias américains dont le New York Times , le règlement d’Harvard stipule que tous les clubs créés en son sein se doivent d’être mixtes. C’est le doyen de l’université, Harvard Rakesh, qui l’a récemment rappelé, dans les colonnes d’un journal étudiant, The Harvard Crimson : "L'université a depuis de nombreux mois clairement indiqué que les comportements et les attitudes adoptées par les organisations sociales non-mixtes du Harvard College sont en contradiction avec les aspirations de la société du XXIe siècle auxquelles nos étudiants contribuent." 

"Augmenter le risque d'inconduite sexuelle" 

La réponse du club a de quoi surprendre. "Forcer les organisations du même sexe à accepter des membres du sexe opposé pourrait potentiellement augmenter, et non diminuer, le risque d'inconduite sexuelle", a ainsi réagit le président du groupe des anciens du Porcellian Club.

Une sortie qui n’est pas passée inaperçue, surtout à une époque où les universités américaines prennent très au sérieux les problèmes de viols sur les campus, en hausse constante ces dernières années. 

Sur Twitter, la représentante démocrate du Massachusetts, Katherine Clark, a vivement réagit : "Au lieu de blâmer les femmes, vous pourriez mettre l'accent sur l'enseignement aux membres de votre club de ne pas agresser sexuellement les gens" :

Dans la foulée, un faux compte Twitter visant à dénoncer le sexisme du club a vu le jour :

 2 clubs sur 8 ouverts aux femmes

Une mobilisation qui a en partie porté ses fruits, puisque Charles Storey, 82 ans, a démissionné de son poste, après avoir formulé des excuses. "Je vous ai écoutés et j'ai longuement réfléchi à ce que j'avais fait. En disant plus tôt que mes propos avaient été mal interprétés, je n'ai pas pris toute mes responsabilités. Je le fais maintenant. J'ai eu tort. Je n'ai pas d'excuse". Pour autant, le club ne s'est toujours pas ouvert à la mixité.

A ce jour, seuls deux clubs, "Fox Club" et "Spee Club" ont ouvert leurs portes aux femmes, et ce depuis l’année dernière. Outre le "Porcellian", cinq autres clubs font encore de la résistance.


La rédaction de TF1info

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