ENTRETIEN AU SOMMET - Le président français et le premier ministre britannique se sont rencontrés dimanche, en marge du G20, pour tenter de trouver une issue au différend sur la pêche, provoqué par le Brexit. Du côté de la France, on appelle au respect des règles, quand Downing Street réclame un retrait des menaces.
En marge du G20, Emmanuel Macron et Boris Johnson se sont entretenus ce dimanche à Rome. Cet échange, un "tête-à-tête strict", a eu lieu dans la matinée sans conseiller ni interprète. Lors de cette rencontre, dont aucune image n'a finalement filtré et qui n'a duré qu'une demi-heure, les deux dirigeants devaient notamment tenter de trouver un compromis sur l'attribution des licences de pêche pour faire baisser les tensions et stabiliser la situation. Ou au moins amorcer un début de sortie de crise, tout en faisant valoir les intérêts français.
Selon l'Elysée, Emmanuel Macron et Boris Johnson se sont entendus sur le fait que "dans les prochaines heures et prochains jours" des négociations sur les licences de pêche devaient à nouveau être effectuées afin de déterminer les mesures "pratiques" à prendre pour aboutir à un accord en vue d'une "désescalade" dans cette crise. La France rappelant à Londres "qu'il fallait qu'il respecte les règles du jeu" et "les engagements pris conjointement par le Royaume-Uni et l'Union européenne dans l'accord du Brexit".
Le tête à tête entre #EmmanuelMacron et #BorisJohnson est terminé. 30 petites minutes… que se sont ils dit ? A suivre cc @LCI @TF1LeJT — Marie Chantrait (@mchantrait) October 31, 2021
Côté britannique, Boris Johnson "a réitéré sa profonde préoccupation face au discours utilisé par le gouvernement français ces derniers jours, y compris la suggestion du Premier ministre français selon laquelle le Royaume-Uni devrait être puni pour avoir quitté l'UE", a fait savoir un porte-parole de Downing Street. Au cours de cet échange, cle Premier ministre "a exprimé son espoir que le gouvernement français désamorce cette rhétorique et retire ses menaces".
Le non-respect par le Royaume-Uni de l'accord négocié lors du Brexit a un "impact incontestable" sur le quotidien de nombreuses personnes, à commencer par les pêcheurs eux-mêmes, note l'exécutif. "Ce n'est pas qu’un accord franco-britannique mais plutôt européen", rappelle également l'entourage du président qui espère une issue favorable, sans trop y croire. "C'est un échange pour voir s'il est possible d'avancer de manière constructive dans cette affaire", indique d'ailleurs l'Élysée auprès de LCI.
Surenchères successives
Vendredi, Londres a menacé de renforcer les contrôles des bateaux européens pêchant dans les eaux britanniques. Une mesure qui se veut être une réponse aux mesures de rétorsion annoncées précédemment par la France (interdiction pour les navires de pêche britanniques de débarquer leur cargaison dans les ports français et renforcement des contrôles douaniers de camions). Outre-Manche, on envisage également de lancer une "procédure de règlement des contentieux prévue par l'accord commercial post-Brexit".
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De son côté, le président français a estimé, dans une interview accordée au Financial Times, que la "crédibilité" du Royaume-Uni était en jeu dans cette affaire. Par ailleurs, l'ambassadrice de France au Royaume-Uni, Catherine Colonna, a été convoquée vendredi. Une démarche normalement rarissime entre pays alliés.