People Of Praise : la discrète communauté religieuse d'Amy Coney Barrett, la juge nommée par Trump

Publié le 28 septembre 2020 à 16h32, mis à jour le 28 septembre 2020 à 16h50

Source : JT 13h WE

RELIGION - Donald Trump a nommé samedi la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême des Etats-Unis. Signe particulier : son appartenance à People Of Praise, une petite communauté catholique aux rites particuliers.

"Un juge doit appliquer le droit écrit. Un juge n'est pas un législateur". Aussitôt nommée par Donald Trump pour siéger à la Cour Suprême des Etats-Unis, la juge Amy Coney Barrett a martelé qu'elle occuperait ses fonctions avec neutralité. Il en faudra plus pour rassurer ses détracteurs, persuadés que ses valeurs religieuses traditionalistes orientent sa lecture du droit. Notamment en raison de ses liens avec People Of Praise, une petite communauté charismatique, indépendante de l’Eglise catholique.

Le profil de la juge Barrett, aux antipodes de la très féministe "RBG", divise en effet les Américains. Catholique pratiquante, mère de sept enfants, dont deux adoptés originaires d'Haïti et un petit dernier atteint de trisomie 21, Amy Coney Barrett est opposée à l'avortement. Après une enfance à la Nouvelle-Orléans, elle a suivi des études à la faculté de droit Notre Dame, une institution confessionnelle de l'Indiana, où elle a ensuite été professeure pendant 15 ans. Un de ses discours, prononcé devant des étudiants de Notre Dame, lui est fréquemment reproché : se présentant comme une "juriste d'un style différent", elle avait estimé qu'une "carrière juridique" était "un moyen au service d'une cause" et que cette dernière était "de construire le Royaume de Dieu".

Des membres qui reversent 5% de leur salaire à la communauté

Outre ses positions dans le débat public, Amy Coney Barrett intrigue surtout les Américains pour son appartenance supposée à People Of Praise. Une institution chrétienne qui s’est formée en 1971 à South Bend, dans l’Indiana et compte environ 1.700 membres dans 22 villes des États-Unis, selon le site du groupe.  Signe particulier de cette communauté très discrète : ses membres s’engagent à "être là les uns pour les autres à long terme, à se soutenir les uns les autres à travers toutes les saisons de la vie". Ainsi, ils s’engagent à donner 5% de leur revenu annuel au groupe et à se réunir régulièrement pour prier.

Le fonctionnement, lui, se veut très hiérarchique, voire pyramidal : chacun a un mentor au sein de la communauté, consulté pour les décisions importantes (mariage, emploi, vie de couple…).  Selon le site Religion News Service, les femmes mariées ont pour "chef" leur mari tandis que les femmes célibataires sont rattachées à d'autres femmes, surnommées "servantes"…. Jusqu'à ce que la série télévisuelle "La servante écarlate" pousse People Of Praise à changer d'appellation. Sur son site, la communauté explique en effet avoir cessé d’utiliser le terme, précisant que le sens a "changé radicalement dans notre culture ces dernières années"

Pas sûr que cela suffise à rassurer ceux qui ont découvert ces jours-ci avec la nomination d'Amy Coney Barrett les pratiques de sa communauté. Un exemple : cette dernière pratique la glossolalie, un phénomène constaté dans de nombreuses religions et sectes religieuses anciennes et modernes. L'individu émet une série de sons ou de mots dont les auditeurs ne peuvent saisir le sens sans le concours d'un autre sujet possédant le don de l'interprétation. Des dons inutiles pour savoir ce que Donald Trump, lui, pense de la juge Barrett : "Ce soir, j'ai l'honneur de nommer l'une des juristes les plus brillantes et les plus douées du pays à la Cour suprême", a déclaré le président américain en l'accueillant samedi à la Maison Blanche. Avant d'ajouter : "Vous allez être fantastique".


Thomas GUIEN

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