"Personne ne sera laissé sans solution" : comment les réfugiés afghans sont accueillis en France

par Léa LUCAS
Publié le 25 août 2021 à 19h42, mis à jour le 26 août 2021 à 14h22

Source : JT 13h Semaine

SOLIDARITÉ - Alors que plus d'un millier d'Afghans ont été rapatriés en France depuis le 15 août dernier, les associations sont fortement mobilisées pour répondre à leurs besoins vitaux dès leur arrivée. La directrice générale de France terre d'asile (FTA), Delphine Rouilleault, a répondu aux questions de LCI.

Les associations en ordre de bataille. Alors que Kaboul est tombée entre les mains des talibans le 15 août, plus d'un millier d'Afghans et d'Afghanes - menacés en raison de leur engagement dans la société civile régie par les Américains depuis 2001 - sont évacués d'urgence en France. Une fois leur vie hors de danger, ils trouvent refuge auprès d'associations françaises. 

France terre d'asile (FTA) a été la première à en accueillir 450, dont 150 enfants, du mercredi 18 au vendredi 20 août. Dès qu'ils ont posé un pied sur le sol français, "nous leur avons permis de dormir à l'hôtel, de manger des repas matin, midi et soir et de recourir à des soins de santé grâce à la présence d'une équipe médicale", détaille pour LCI Delphine Rouilleault, sa présidente.

Mais, la pandémie de Covid-19 vient complexifier cette tâche, car "ils ne sont pas vaccinés et proviennent d'un pays classé en zone rouge", précise-t-elle. Ses équipes ont donc pris le temps de les tester à leur arrivée à l'aéroport de Roissy Charles-De-Gaulle à Paris. "Personne n'était positif", indique-t-elle. Mais, "une campagne vaccinale va être lancée rapidement pour qu'ils soient vaccinés."

Collecte massive de vêtements et de produits pour bébés

Outre ces aides de première nécessité, l'association a lancé, en partenariat avec la Croix-Rouge, Emmaüs solidaires et le Samu social de Paris,  une grande collecte de produits textiles du 21 au 28 août au cœur de la capitale. "La plupart d'entre eux sont arrivés avec peu de bagages", note Delphine Rouilleault. "Ils ont besoin de vêtements, mais surtout d'affaires pour bébés."

Les familles disposent ainsi d'un "sas de répit pendant au moins deux ou trois semaines, encadré par de nombreux bénévoles, afin de prendre la mesure de ce qu'il s'est passé puis de réfléchir à ce qu'elles souhaitent pour leur avenir", explique la présidente de FTA. Mais pour l'heure, "même s'ils sont soulagés d'avoir la vie sauve, leur pensée sont encore tournées vers Kaboul", martèle-t-elle. "Ils tentent de rester en contact avec leurs proches sur place et font tout pour qu'ils soient aussi rapatriés." 

Dans ce contexte, "envisager un projet de vie est difficile", admet-elle. "Il y a encore quelques semaines, ils ne pensaient pas qu'ils allaient devoir quitter leur pays et encore moins y renoncer définitivement. C'est une décision personnelle très importante."

Les retrouvailles seront possibles.
Delphine Rouilleault, Directrice générale de France terre d'asile

À l'issue de ces quelques semaines d'accueil d'urgence provisoire, "personne ne sera laissé sans solution, ça c’est certain", affirme la représentante de FTA. "Les Afghans qui souhaiteraient demeurer à long terme recevront tout le secours de la France", a en effet indiqué le Ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. L'association humanitaire les accompagnera donc dans leur demande d'asile auprès de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). 

Quant aux familles qui ont été séparées à l'aéroport de Kaboul, et se retrouvent désormais dans plusieurs pays européens, "les retrouvailles seront possibles", assure Delphine Rouilleault, sans toutefois pouvoir donner une échéance exacte.

Alors que 220 afghans et afghanes, dont 130 enfants, continuaient d'affluer dans la capitale ce mercredi 23 août, France terre d'asile laisse désormais d'autres associations prendre le relais. "Afin de continuer à garantir de bonnes conditions d'accueil aux réfugiés afghans, nous ne préférons pas aller au-delà d'une certaine capacité", soit 450 personnes. 

C'est donc Forum réfugié ou encore France Horizon qui les accueilleront, ainsi que les quelques centaines qui doivent encore atterrir dans l'Hexagone ces prochains jours. Si le pont aérien entre Kaboul et Paris doit prendre fin le 31 août, Delphine Rouilleault espère qu'il y "aura le plus de rotations possibles afin d'apporter la protection à un maximum d'afghans".   


Léa LUCAS

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