Plan de relance tendu : le commissaire européen Thierry Breton tacle les "pays frugaux" et leurs dépenses

Publié le 20 juillet 2020 à 21h25

Source : TF1 Info

ARGENT - Alors que les quatre pays "frugaux" ont jugé leurs contributions nettes au budget disproportionnées, le commissaire européen au Marché intérieur a tenu à remettre "l'église au centre du village" en rappelant les dépenses des uns et des autres pour la défense de l'UE depuis la création de la zone euro.

Après quatre jours et trois nuits d'un sommet marathon à Bruxelles, les 27 dirigeants européens espéraient arriver dans la soirée, lundi 20 juillet, à un accord sur le plan de relance post-coronavirus, objet d'une bataille acharnée entre les pays "frugaux" et le couple franco-allemand. Mais l'unanimité requise des 27 rend un accord difficile. Les pays "frugaux" (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche, rejoints par la Finlande) ont menacé à plusieurs reprises de faire capoter ce plan massif de soutien à l'économie, qui profiterait avant tout aux pays du Sud comme l'Italie et l'Espagne, les plus touchés par l'épidémie.

Alors que les sources de tension n'ont pas manqué au cours de ce sommet marathon, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a tenu à mettre les points sur les i concernant cette opposition entre "pays frugaux" et les autres "pays du sud" : "Les pays frugaux, on les oppose souvent aux pays du Sud que certains qualifient de pays Club Med, ce que je trouve un peu condescendant, soit le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie et la Grèce", pose-t-il ce lundi sur LCI. "Nous, les pays du sud, depuis la création de la zone euro, on a la charge de défendre les frontières sud de notre continent. Savez-vous combien nous avons dépensé pour la défense de l'Union européenne ? 2000 milliards d'euros. Les pays frugaux, eux, n'ont dépensé que 1000 milliards. Cela remet un peu l'église au centre du village", conclut-il. 

Emmanuel Macron et la Chancelière Merkel ont fait bloc dimanche

Dimanche, Emmanuel Macron a haussé le ton pour dénoncer la mauvaise volonté et les "incohérences" des "frugaux", ont raconté plusieurs sources européennes. 

Au cours de ce même repas, Charles Michel avait exhorté les 27 à s'entendre pour ne pas présenter le "visage d'une Europe faible, minée par la défiance". 

Le président du Conseil européen a multiplié tout au long du sommet les gages en faveur des "frugaux". Il a ainsi cherché à répondre à la demande de conditionnalité réclamée par Mark Rutte sur les plans de relance présentés par chaque pays en contrepartie des aides. Dans sa nouvelle proposition de compromis, Charles Michel a par ailleurs rehaussé les rabais obtenus par les quatre frugaux.


La rédaction de TF1info

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