GABON - Ali Bongo s'est défendu de façon offensive ce matin face aux multiples attaques dont il est la cible depuis la crise des élections gabonaises.
Ali Bongo a décidé de taper fort, pour marquer les esprits. Une tentative de retourner les avis en sa faveur, face à la vague de contestation dont il est le point central. Sa cible ? Jean Ping, son rival pour la présidence du Gabon, qui s'est proclamé vainqueur en l'accusant d'avoir fraudé. Invité des matinales radio, il l'a accusé, au choix, d'être un fraudeur, un comploteur, de vouloir restaurer la Françafrique et de mettre à mal la sécurité du pays.
Nous sommes face à un complot
Ali Bongo
"Nous sommes face à un complot". Ali Bongo n'a pas mâché ses mots pour se défendre des accusations de son rival, qui l'accuse d'avoir fraudé pour obtenir sa réélection à la tête du Gabon. Sur Europe 1, il a annoncé qu'il demanderait lui aussi à ce que l'on recompte dans certains endroits où les résultats sont favorables à Jean Ping, dénonçant "aussi une anomalie dans l'autre camp". Selon lui, pas de doute, "M.Ping a fraudé".
"Nous sommes devant un complot qui visait à truquer l'élection présidentielle" @PresidentABO sur #Europe1 #E1Matin pic.twitter.com/WflO0dHCW3 — Europe 1 (@Europe1) 7 septembre 2016
Ce n'est pas à 74 ans que M. Ping va commencer une carrière de démocrate
Ali Bongo
Le président gabonais n'a pas hésité non plus à agiter le foulard toujours sensible de la Françafrique pour discréditer son adversaire. "M.Ping veut restaurer la Françafrique, avec des hommes qui l'incarnent bien", s'est-il fendu, faisant référence à certains proches de son opposant qui seraient favorables à un retour de l'ingérence française dans la vie politique et économique du Gabon.
Ali Bongo a ensuite enchainé sur le risque pour la démocratie gabonaise que représente son adversaire. "Si l'on est un bon démocrate, comment peut-on demander à ses soutiens d'aller brûler l'Assemblée nationale ?", s'est-il questionné. Pour rappel, le bâtiment abritant les députés gabonais avaient été incendié il y a tout juste une semaine, point d'orgue des émeutes ayant suivi l'annonce de la réélection de Bongo. "Ce n'est pas à 74 ans que M.Ping va commencer une carrière de démocrate qu'il n'a jamais été", a conclu le président.
Les observateurs de l'UE se sont mal comportés
Ali Bongo
Sa véhémence s'est également portée à l'encontre des observateurs de l'Union Européenne, présents au Gabon pour s'assurer de la bonne tenue des éléctions. "Les observateurs de l'UE ont outrepassés les accords et se sont mal comportés", s'est emporté Bongo, relayant des propos qu'il avait déjà tenu sur RTL : "Si on veut relever les anomalies, il faut être clair, équilibré et relever toutes les anomalies si on en a constaté".
Face aux menaces d'un recompte des résultats, Ali Bongo assure que "ceci est prévu dans le cadre de la loi et se fait au niveau de la Cour constitutionnelle". L'opposition, qui estime que cette Cour est inféodée à la présidence, a jusqu'à demain pour déposer un recours. "On reproche aux gouvernements africains de ne pas respecter les lois. Pour une fois que nous respectons notre loi, on nous dit de l'outrepasser, c'est quand même singulier", a-t-il protesté.
Élection #Gabon "Pour une fois que ns respectons notre loi, on nous dit de l'outrepasser, c'est quand même singulier" Ali #Bongo #RTLMatin — RTL France (@RTLFrance) 7 septembre 2016