Pour protéger sa marque, Burberry brûle pour plus de 30 millions d'euros de vêtements et de cosmétiques

Publié le 20 juillet 2018 à 11h50
Pour protéger sa marque, Burberry brûle pour plus de 30 millions d'euros de vêtements et de cosmétiques
Source : AFP

POLÉMIQUE - La marque de luxe, notamment connue pour ses trenchs, est épinglée pour avoir détruit une bonne partie de ses invendus afin de protéger sa propriété intellectuelle et d'empêcher la contrefaçon.

Si la destruction de produits est monnaie courante dans le milieu, pour autant, elle passe toujours autant mal auprès de l’opinion publique. Récemment, H&M et Mellow Yellow étaient épinglés justement pour ces faits. Nouvelle révélation dans le milieu : la marque de luxe Burberry, qui est pointée du doigt pour avoir détruit l'an passé des vêtements et cosmétiques pour un montant de plus de 28 millions de livres (soit environ 31 millions d'euros), comme le révèle son rapport annuel. Concrètement, cette somme équivaut à la disparition d'environ 20.000 des trenchs iconiques de la célèbre marque, et représente une augmentation de 50% par rapport à il y a deux ans.

Sur les 28 millions de livres détruits, on retrouve 10 millions rien que pour les cosmétiques et parfums de la marque. Une hausse justifiée par le groupe par la cession de sa licence beauté au groupe américain Coty.

Une pratique "scandaleuse"

La destruction de produits est répandue tant parmi les grands distributeurs que les marques de luxe qui y voient une façon de protéger la propriété intellectuelle et d'empêcher la contrefaçon, en détruisant leurs stocks au lieu de les écouler à bas prix.

Côté défense, Burberry a assuré travailler "avec des entreprises spécialisées qui sont capables de récupérer l'énergie de l'opération" de destruction. "Quand on est obligé de détruire des produits, on le fait de manière responsable et on continue à chercher des moyens de réduire et revaloriser nos déchets", a assuré un porte-parole de la marque de luxe britannique à l'AFP.

Des arguments qui n’ont pas fait mouche : Tim Farron, porte-parole sur l'environnement du parti d'opposition des Libéraux démocrates, a qualifié la pratique du groupe de "scandaleuse", estimant que "recycler est bien meilleur pour l'environnement que de brûler pour générer de l'énergie".

Le groupe a engrangé une faible hausse de son bénéfice net en 2017-2018, ralenti par une morosité de ses ventes qui devrait perdurer dans les deux ans qui viennent. La marque tente à présent de renforcer sa présence dans le très haut de gamme, tout en menant une refonte des magasins. Pas sûr que cette polémique booste ses ventes…


La rédaction de TF1info

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