COME-BACK - De retour sur la scène publique après plus d'un mois de silence, l'ex-chef d'État a suivi sa partition habituelle, laissant imaginer à son audience qu'il pourrait se porter candidat pour les républicains à la présidentielle 2024.
Trump 2020 à peine défait, est-il déjà l'heure de Trump 2024 ? Pas tout à fait, mais pas loin. Pour son retour public, devant le CPAC d'Orlando, le 45e président des États-Unis a ouvert la porte à une troisième candidature à la magistrature suprême. "Qui sait, peut-être que je pourrais décider de les battre une troisième fois ?" a-t-il assuré à destination des démocrates, répétant au passage le mensonge selon lequel il aurait remporté la présidentielle de 2020. "Un président républicain fera son retour à la Maison Blanche. Et je me demande bien qui ce sera... Qui ? Qui ? Qui ?" a-t-il laissé deviner l'assemblée.
Nous ne créerons pas de nouveau parti, c'était une fake news
Donald Trump
Un jeu de devinettes qui n'a pas trompé l'assemblée, qui a salué ce secret de polichinelle par une flopée d'applaudissements. L'audience pouvait être d'autant plus ravie qu'il avait assuré au passage qu'il n'avait pas l'intention de créer un nouveau parti, comme le craignaient les caciques du Grand Old Party, bien conscients de sa mainmise sur les conservateurs américains : "Nous ne créerons pas de nouveau parti, c'était une fake news. [...] Nous avons le Parti républicain, et il va s'unir et être plus fort que jamais". Il s'en est toutefois pris au RINO (Republicains in name only, ceux qui n'ont de républicains que le nom) : "Je travaillerai pour faire élire des républicains forts et intelligents". Une tendance déjà observée dans l'Ohio, où il a apporté son soutien à un rival d'un représentant républicain qui avait voté pour sa destitution.
En dehors de ces annonces et attaques politiques, Donald Trump a repris ses habitudes, continuant de contester les résultats du scrutin de novembre, qui a vu Joe Biden l'emporter de plus de sept millions de voix. Un président démocrate qu'il a par ailleurs éreinté dès le début de son discours, l'accusant de mener un combat pour "la cancel culture", "le communisme" et, dans un élan de transphobie, de conduire des politiques qui détruiront "les sports féminins". "Il a eu le premier mois le plus désastreux de l'histoire moderne", a-t-il notamment tancé, l'accusant d'avoir "détruit les frontières, les contrôles" et provoqué "une crise sans précédent aux frontières du Sud" en stoppant la construction du mur et en mettant fin au "Muslim ban".
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Sans moi, le Covid aurait fait des centaines de millions de morts
Donald Trump
La nouvelle stratégie diplomatique américaine ne l'a pas davantage convaincu. "Avec moi, c'était : 'L'Amérique en premier'. Maintenant, c'est : 'L'Amérique en dernier'." Il s'est ainsi moqué du retour dans l'accord de Paris sur le climat "alors que [les États-Unis ont] l'air le plus pur, l'eau la plus propre" et dans l'Organisation mondiale de la Santé, qu'il avait quittée avec fracas au beau milieu de la crise sanitaire. Une crise du Covid-19 ("le virus chinois", comme il le nomme) dont il assure que, sans lui, "elle aurait fait des centaines de millions de morts", s'attribuant au passage les mérites de la politique américaine en matière de vaccin.
Devant une assemblée acquise à sa cause, Donald Trump a en tout cas pu mesurer combien sa popularité était intacte dans le camp conservateur. Dans un sondage mené par le CPAC, l'ex-président était en effet donné largement favori pour mener les couleurs du Parti républicain en 2024. Avec 55% des voix, il devancerait le gouverneur de Floride et hôte du grand raout Ron DeSantis, avec 21% des voix.