Pour Varoufakis, l'Allemagne veut un "Grexit" pour intimider les Français

Publié le 11 juillet 2015 à 18h32
Pour Varoufakis, l'Allemagne veut un "Grexit" pour intimider les Français

"GREXIT" – L'Allemagne souhaite que la Grèce soit évincée de l'union monétaire pour intimider la France et lui faire accepter "son modèle d'une zone euro disciplinaire", explique l'ancien ministre grec des Finances.

Diviser pour mieux faire accepter les propositions d’Athènes ? Dans une tribune publiée par The Guardian samedi, le très médiatique ex-ministre grec des Finances Yanis Varoufakis affirme que l'Allemagne veut que la Grèce soit évincée de l'union monétaire pour intimider la France et lui faire accepter "son modèle d'une zone euro disciplinaire".

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Un "Grexit" pour "susciter une crainte de tous les diables chez les Français"

Selon Yanis Varoufakis, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble veut une sortie de la Grèce de la zone euro pour "mettre les choses au clair, d'une façon ou d'une autre" et faire entrer les Français dans le rang. "Ma conviction est que le ministre allemand des Finances veut que la Grèce soit évincée de la monnaie unique pour susciter une crainte de tous les diables chez les Français et leur faire accepter son modèle d'une zone euro disciplinaire", écrit-il dans le journal britannique.

Alors que le Parlement grec a adopté vendredi les propositions de réformes faite jeudi par le gouvernement Tsipras à ses créanciers (UE, BCE, FMI), faisant renaître l'espoir d'un accord évitant à Athènes la sortie de l'euro, Yanis Varoufakis est persuadé que l’Allemagne pousse pour un "Grexit" , afin de faire de la Grèce un exemple (à ne pas suivre). "Schäuble est convaincu qu'en l'état actuel des choses, il lui faut un 'Grexit' pour mettre les choses au clair, d'une façon ou d'une autre", estime celui qui a démissionné lundi du gouvernement grec, au lendemain de la victoire du "non" au référendum voulu par le Premier ministre Alexis Tsipras.

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"Le renflouement des banques françaises et allemandes" au détriment de la Grèce

Pour autant, Yanis Varoufakis ne s’en prend pas uniquement à l’Allemagne, bailleur de fonds et chantre de l'orthodoxie budgétaire en Europe, mais à l'Eurogroupe dans son ensemble. Depuis que Syriza est arrivé au pouvoir "une large majorité au sein de l'Eurogroupe - sous l'influence de Schäuble - a adopté le 'Grexit' comme solution privilégiée ou comme arme de choix contre notre gouvernement", pointe-t-il.

D’ailleurs, lorsque la Grèce est devenue insolvable en 2010, au lieu d'une restructuration de la dette et d'une réforme de l'économie, c'est l'option "toxique" qui a été préférée, souligne l'ex-ministre des Finances : "L'octroi de nouveaux prêts à une entité en faillite tout en prétendant qu'elle restait solvable." L'Europe a choisi de “mettre le r enflouement des banques françaises et allemandes exposées à la dette publique grecque au-dessus de la viabilité socio-économique de la Grèce", accuse-t-il, notant qu'"une restructuration de la dette aurait induit des pertes pour les banquiers (français et allemands, Ndlr) sur leurs avoirs en dette grecque."

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La rédaction de TF1info

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