Après son insulte à Brigitte Macron, Bolsonaro assure ne pas avoir "voulu offenser" la première dame

Publié le 28 août 2019 à 7h34, mis à jour le 28 août 2019 à 7h39

Source : TF1 Info

HUMOUR DOUTEUX - Dans un commentaire sur Facebook, Jair Bolsonaro avait réagi à un montage photo qui compare son épouse, plus jeune, à la première dame française, Brigitte Macron. Une plaisanterie sexiste qui a créé une vague de soutien à l'égard de Brigitte Macron, et sur laquelle le président brésilien est revenu.

Il est finalement revenu sur la polémique qu'il avait lui-même créée. Interrogé en conférence de presse, mardi 27 août à Brasilia, Jair Bolsonaro a confirmé avoir mis lui-même le commentaire endossant le post qui montrait Brigitte Macron sur une photo très désavantageuse. S'il a assuré ne pas avoir voulu "offenser Brigitte Macron" ni souhaité se montrer "vulgaire", il a ensuite refusé d'aborder une "question familiale" et a menacé de couper court à sa rencontre avec les journalistes s'"ils insistaient".

Samedi 24 août, le président Jair Bolsonaro a publié une vidéo sur son compte Facebook annonçant l'intervention d'avions militaires pour larguer de l'eau sur les incendies qui ravagent actuellement la forêt amazonienne. Les internautes sont nombreux à réagir, mais un des commentaires qui obtient le plus de "likes" est un montage photo publié par un partisan de Jair Bolsonaro.

Le post montre les deux couples présidentiels, brésilien et français, qui ont pour point commun de partager un certain écart d'âge, Brigitte Macron (66 ans) étant plus âgée que son époux (41 ans) et Michelle Bolsonaro (37 ans), plus jeune que le chef d'Etat français (64 ans). Un texte accompagne les photos: "Vous comprenez maintenant pourquoi Macron s'en prend à Bolsonaro ?" Le président brésilien, amateur des réseaux sociaux, a répondu avec un ton moqueur : "Ne l'humilie, pas mec. Kkkkkkk [lol, ndlr.]".

Commentaire d'un internaute sous une publication Facebook de Jair Bolsonora et la réponse du président brésilien
Commentaire d'un internaute sous une publication Facebook de Jair Bolsonora et la réponse du président brésilien - Facebook officiel de Jair Bolsonora

Le commentaire a enflammé les réseaux sociaux. "Le président brésilien Jair Bolsonaro approuve le commentaire qui se moque de l’apparence physique de la Première Dame française au milieu de la crise environnementale qui détruit l’Amazonie", souligne notamment un internaute sur Twitter. Déjà vivement critiqué pour sa gestion des incendies en Amazonie, il est désormais accusé de sexisme notamment à travers le hashtag #calabocabolsonaro (#fermelabolsonaro). 

Invitée à réagir à cette sortie, l'ex-ministre de l'Environnement Ségolène Royal l'a jugée "intolérable". "Il y en a assez de ces poussées de testostérone imposées par des leaders qui nous imposent leur machisme et leur violence. [...] Il ne faut pas s'abaisser à y répondre". Invité à y répondre, justement, lundi 26 août à la mi-journée, Emmanuel Macron a fait simple : "C'est triste. Mais c'est surtout triste pour les Brésiliens. [...] Je pense que les femmes brésiliennes ont honte de lire ça venant de leur président. [...] J'espère qu'ils auront un jour un président qui se comporte à la hauteur".

De l'autre côté de l'Atlantique, les propos du chef d'Etat d'extrême droite ne sont pas restés lettre morte. A l'aide du hashtag #DesculpaBrigitte ("Désolé, Brigitte"), nombre d'internautes ont fait part de leur embarras.

Des propos polémiques sur les femmes

Jair Bolsonaro s'était déjà fait remarquer pour ses commentaires outrancièrement sexistes. En 2003, alors qu'il était député, il s'en était pris à une élue de gauche : "Jamais je n’irais vous violer, vous ne méritez même pas ça", avait-il asséné. 

En 2014, au cours d'une interview, il considère qu'il est difficile d'être un entrepreneur au Brésil : "C'est une disgrâce d'être patron dans notre pays, avec toutes ces lois du travail. Entre un homme et une femme, que va se dire un patron ? 'Cette femme a une alliance au doigt, dans peu de temps elle sera enceinte, six mois de congés maternité' (...) Qui paiera l'addition ? L'employeur." 

En 2017, il dérape à nouveau mais cette fois, en parlant de ses enfants : "J'ai quatre garçons. Pour le cinquième, j'ai eu un coup de mou et ça a été une fille".


La rédaction de TF1info

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