Présidentielle US : du Covid-19 à la Corée du Nord, ce qu'il faut retenir du débat Trump/Biden

par Poutchie GONZALES
Publié le 23 octobre 2020 à 7h09, mis à jour le 23 octobre 2020 à 7h33

Source : Sujet TF1 Info

DERNIÈRE CHANCE – L'élection présidentielle approche et, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 octobre, les Américains ont pu assister au dernier débat entre les candidats à la présidence. Loin de chaos du 29 septembre, les deux hommes ont échangé calmement sur leur vision opposée de la société américaine.

Un dernier débat à douze jours de l'élection américaine. Fortement attendue après le pugilat inaudible auquel avait tourné le duel du 29 septembre, cette fois, la confrontation entre Donald Trump et Joe Biden s'est déroulée dans un certain calme.

Ce débat s'est donc montré plus constructif que le précédent. Les candidats se sont écoutés, il y a eu très peu d'interruption et ils ont pu débattre sur six grandes thématiques : la lutte contre le Covid-19, les familles américaines, la question raciale, l'urgence climatique, la sécurité nationale, le leadership américain à travers le monde.

La crise sanitaire, thème phare du débat

Quand bien même la discussion entre les deux hommes a gagné en courtoisie, les sujets de division et de controverse n'ont pas manqué. Pendant une grande partie de la soirée, les deux candidats se sont ainsi écharpés sur la gestion de la crise du coronavirus. Arrivé sans masque sur scène, Donald Trump a rappelé que le Covid-19, qui a tué plus de 200.000 personnes sur le territoire américain, touchait le monde entier.  Et a joué la carte de l'optimisme : "Je ne pense pas que l'on va avoir un hiver sombre. Je pense que notre pays est en train de se rouvrir". Se réjouissant d'indicateurs positifs, il a assuré qu'un vaccin arriverait et serait "déployé dans les semaines à venir".  Un enthousiasme contesté par Joe Biden, qui a au contraire appelé les Américains à la prudence, au port du masque, tout en prédisant de sombres statistiques : "Nous pensons qu’il y a aura encore 100.000 morts d’ici la fin de l’année". 

Des chiffres sur lesquels le démocrate a allègrement appuyé pour critiquer la gestion de crise de Donald Trump :  "Tous ceux qui sont responsables de ne pas avoir maîtrisé la situation, tous ceux responsables d’un tel nombre de morts ne devraient pas être président des Etats-Unis". Pas de quoi ébranler le président sortant, adepte de la méthode Coué : "On apprend à vivre avec, on ne peut pas s’enfermer dans une cave comme Joe  […] en tant que président je ne peux pas faire cela". Réplique acide de Biden : "les gens apprennent surtout à mourir avec" le Covid-19. 

Sans surprise, les deux candidats ont une vision très différente de ce que doit être la réaction à la crise. Effrayé par les mesures de confinement pour la bonne marche économique du pays, Donald Trump affirme que le "remède ne doit pas être pire que le problème." Il souhaite remettre le pays en marche le plus vite possible, avec un nombre de contraintes minimales, là où Joe Biden se montre plus prudent. Oui aux mesures pour relancer l'économie, mais pas au détriment du sanitaire : "Il faut plus de place dans les entreprises, des plexiglas dans les restaurants".

Un président "responsable" de tant de morts ne peut pas rester au pouvoir, lance BidenSource : TF1 Info

"Vous devez une explication aux Américains !"

Donald Trump l’avait annoncé avant le débat. Il a demandé à son adversaire de "s’expliquer" au sujet de son fils, Hunter Biden, un temps soupçonné d'être impliqué dans une affaire de corruption en Chine et en Ukraine, alors que son père était encore vice-président. "Vous devez une explication aux Américains", a lancé Donald Trump à Joe Biden. En face, l'ancien sénateur répond : "Jamais de ma vie je n'ai pris un centime d'une source étrangère".

Trump appelle Biden à "s'expliquer" sur les allégations de corruptionSource : TF1 Info

"Je n'ai jamais reçu d'argent de la Russie. Je ne reçois pas d'argent de la Russie", a poursuivi Donald Trump, qui assure que les Biden doivent leur fortune à leurs affaires à des oligarques russes. Et d'assurer que personne n’a été plus dur que lui avec la Russie. De quoi faire bondir Joe Biden : "Qui a eu des problèmes en Ukraine ? C'est lui ! Il essaie de corrompre le gouvernement ukrainien pour qu'ils disent des mensonges sur moi. [...] Mon fils n'a pas gagné d'argent de la part de la Chine [...], la seule personne à avoir gagné de l'argent avec la Chine, c'est lui."

La relation de Donald Trump avec la Corée du Nord

Le candidat démocrate a également attaqué Donald Trump à propos de ses relations avec le dictateur nord-coréen, Kim Jong Un, qu’il a qualifié de "voyou". En face, Trump assume et se réjouit : "Je ne suis pas en guerre avec la Corée du Nord. Nous avons une très bonne relation". Et d'assurer qu'il avait éloigné la menace d'une "guerre nucléaire". Nouvelle répartie acerbe de Joe Biden : "C'est comme dire que nous avions une bonne relation avec Hitler avant qu'il n'envahisse l'Europe". 

"Si je suis élu", Moscou, Pékin et Téhéran "paieront" leurs ingérences dans l'élection, dit BidenSource : TF1 Info

"Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a légitimé la Corée du Nord […] Il en a parlé comme de son bon ami", a accusé le démocrate. Donald Trump se défend en répliquant que le leader nord-coréen n’a pas voulu rencontrer Barack Obama et Joe Biden. Lequel se défend, "la raison pour laquelle (Kim Jong Un) ne voulait pas rencontrer le président Obama est parce qu'il lui disait ‘nous allons parler de dénucléarisation. Nous n'allons pas vous légitimer’", a assuré Joe Biden. Dans le calme, mais dans une opposition toujours plus assumée.

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