Présidentielle en Autriche : l'extrême droite en tête au 1er tour

Publié le 25 avril 2016 à 7h46
Présidentielle en Autriche : l'extrême droite en tête au 1er tour

ELECTION – Le parti d'extrême droite autrichien FPÖ est arrivé largement en tête dimanche du 1er tour de l'élection présidentielle. Son leader, Norbert Hofer, a obtenu 36,4% des voix devant le candidat écologiste.

Coup de tonnerre en Autriche. L'extrême droite a remporté dimanche le premier tour de l'élection présidentielle en Autriche. Le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, a obtenu 36,4% des voix, réalisant le meilleur résultat de cette formation depuis la guerre à une élection nationale en Autriche, selon les résultats officiels. Une première victoire pour l'ancienne formation de Jörg Haider sur fond de débâcle pour les partis social-démocrate et conservateur - dont les représentants ou ceux qu'ils soutenaient se sont succédé à la présidence depuis la Seconde guerre mondiale -, éliminés dès le premier tour. Une première.

Comme dans d'autres pays européens, l'Autriche constate la montée de l'extrême droite dans un contexte de crise des migrants et de progression du chômage. Ainsi, le FPÖ a déjà dépassé la barre des 30% des suffrages à plusieurs scrutins régionaux l'an passé.

Le chancelier autrichien Werner Faymann "attristé"

"C'est un résultat historique, qui reflète les qualités de Norbert Hofer, mais aussi une profonde insatisfaction vis-à-vis du gouvernement", a commenté le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, à la télévision publique ORF.

Bien qu'essentiellement honorifique, l'échec cuisant de ce 1er tour représente un réel coup de semonce pour le chancelier autrichien Werner Faymann (SPÖ) et le vice-chancelier Reinhold Mitterlehner (ÖVP), dont les mandats courent jusqu'en 2018. Werner Faymann s'est déclaré "attristé" du résultat et a assuré que le gouvernement travaillerait encore "plus dur". M. Mitterlehner a relevé que les partis au pouvoir payaient le prix de "la peur du déclassement" d'une partie de la population et "d'une ambiance générale hostile à l'establishment".

Menace de dissolution en cas de victoire

Un écologiste, Alexander Van der Bellen, s'est quant à lui hissé pour la première fois au second tour avec 20,4% des suffrages, aux dépens d'une candidate indépendante, Irmgard Griss (18,5%). Alexander Van der Bellen est un ancien professeur d'université de sensibilité centriste qui portera les espoirs du camp de gauche et de la droite modérée au second tour, prévu le 22 mai.

Le président autrichien est élu pour un mandat de six ans renouvelable une seule fois. Il ne participe pas à la gestion au quotidien du pays et est réduit d'ordinaire à un rôle protocolaire et moral. Néanmoins, il dispose de pouvoirs formels étendus : il est chef des armées, nomme le chancelier et peut dans certaines circonstances dissoudre le parlement. Une prérogative dont Norbert Hofer a déjà prévenu qu'il se servirait en cas de victoire si la majorité au pouvoir en Autriche ne suivait pas ses recommandations sur le dossier des migrants.

Au cours de sa campagne, Norbert Hofer a ouvertement menacé, s'il était élu, de recourir à cette possibilité si la majorité ne suivait pas ses recommandations concernant notamment le dossier des migrants.

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La rédaction de TF1info

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