"Quand je suis arrivé, il était mort" : au procès Floyd, le témoignage glaçant des secouristes

BLACK LIVES MATTER - Le premier ambulancier arrivé pour secourir l'Afro-Américain George Floyd a raconté jeudi devant le tribunal de Minneapolis l'avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers "sur lui".
"C'était un être humain, j'ai essayé de lui donner une seconde chance". Ce sont deux témoins directs de la mort de George Floyd, cet Afro-Américain mort lors de son interpellation en mai dernier, qui se sont succédés jeudi à la barre du tribunal de Minneapolis. Deux secouristes qui, ce jour-là, n'ont rien pu faire pour sauver le quadragénaire.
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Mort de George Floyd : l'indignation mondiale
"Quand je suis arrivé, il était mort, et quand je l'ai déposé à l'hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque", a déclaré le secouriste Derek Smith au quatrième jour du procès pour meurtre du policier blanc Derek Chauvin. Ce dernier a maintenu son genou sur le cou de George Floyd, et ça même une fois celui-ci évanoui, et jusqu'à l'arrivée d'une ambulance. Avec trois autres agents, il voulait interpeller le quadragénaire noir soupçonné d'avoir écoulé un faux billet dans une épicerie. Pour le maîtriser, ils l'ont plaqué au sol, menotté, et se sont appuyés sur lui pendant 8 minutes et 46 secondes.
"Ce n'est pas bon signe..."
"Les agents étaient toujours sur lui quand je me suis approché", a raconté Derek Smith, qui a immédiatement cherché le pouls de l'Afro-Américain au niveau de l'artère carotide. "Je n'en ai pas trouvé, j'ai pensé que le patient était mort." Une fois dans l'ambulance, une machine a confirmé que son rythme cardiaque était "plat", a ajouté son collègue Zachary Bravinder. "Cela veut dire que le cœur ne pompait pas de sang, ce n'est pas bon signe..." Les deux hommes ont essayé de le ramener à la vie. Mais leurs efforts sont restés vains.
Derek Chauvin, qui encourt 40 ans de prison, plaide non coupable dans ce dossier qui a suscité des manifestations géantes contre le racisme et les violences policières de New York à Seattle, mais aussi Tokyo, Paris ou Sydney. Son avocat, Eric Nelson, assure qu'il n'a pas causé la mort de George Floyd et que ce dernier a succombé à une overdose. L'autopsie officielle a bien retrouvé des traces de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse, dans le corps de l'Afro-Américain mais a identifié "la compression du cou" comme cause du décès.
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Le procès de Derek Chauvin doit durer jusqu'à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues seront jugés en août pour "complicité de meurtre".
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