Qui est Arseni Iatseniouk, le nouveau Premier ministre ukrainien ?

UKRAINE – Arseni Iatseniouk a été nommé ce mercredi soir Premier ministre après la chute du président Viktor Ianoukovitch. Ce jeune technocrate, entré jeune en politique, s'est imposé comme une des figures majeures de la contestation. Il va devoir à présent relever un pays au bord de la banqueroute.
Il sera le nouveau Premier ministre ukrainien. Arseni Iatseniouk a été désigné ce mercredi soir par le "Conseil du Maïdan", qui réunit partis politiques, mouvements de la société civile et groupes radicaux, pour prendre la tête d'un gouvernement d'union nationale. Le Parlement devrait le confirmer dans ses fonctions dès ce jeudi.
Né en 1974 à Tchernivtsi (ouest du pays) dans une famille de professeurs, Arseni Iatseniouk étudie le droit et l'économie dans sa ville natale. Très tôt il se lance dans la politique : dès 2001, il devient ministre de l'Economie de la République autonome de Crimée, au sud de l'Ukraine. Deux ans plus tard, il rejoint la banque centrale ukrainienne dont il prend rapidement la tête.
Président du Parlement à 33 ans
Plutôt pro-occidental, il ne rate pas le train de la Révolution orange de 2004 et est propulsé ministre de l'Economie en 2005 puis passe brièvement aux Affaires étrangères. En septembre 2007, il est élu député dans les rangs de Notre Ukraine, le parti de Victor Ioutchenko, président de 2005 à 2010 qui avait ensuite été empoisonné à la dioxine . Trois mois plus tard, il accède à la présidence du Parlement, fonction dont il sera démis au bout d'un an, sous la pression du parti pro-russe des régions.
Mais le jeune technocrate aux fines lunettes et aux costumes impeccables ne baisse pas les bras et fonde son propre parti, le Front pour le changement, afin de se présenter à la présidentielle de 2010 contre Ioulia Timochenko , Viktor Ioutchenko et Viktor Ianoukovitch (le futur gagnant). Il essuie un échec cuisant puisqu'il réunit à peine 7 % des voix. Maigre consolation, il devance le président sortant qui rassemble à peine 5 % des suffrages.
"Une balle en plein front"
Un an plus tard, Arseni Iatseniouk intègre avec armes et bagages Patrie, le parti de Ioulia Timochenko, dont il prend la direction au moment de l'incarcération de l'égérie de la Révolution orange en 2011. Il est donc dans une posture idéale pour prendre part aux manifestations contre Ianoukovitch à la fin 2013 . Souvent associé à Vitali Klitschko, l'autre figure de l'opposition , rendu célèbre par son passé de boxeur, c'est néanmoins à lui que le président contesté offre, en janvier dernier, le poste de Premier ministre.
Son refus, très ferme, lui permet de casser une image que certains trouvent un peu trop lisse. Il promet alors de poursuivre la contestation exhortant les opposants à aller "tous ensemble de l'avant, même si le résultat est une balle en plein front". A présent à la tête de l'Ukraine après le départ de Ianoukovitch , il va devoir faire face à une situation économico-financière catastrophique . Conscient des difficultés, il a averti que ceux qui entreraient au nouveau gouvernement "vont sauver le pays, mais aussi commettre un véritable suicide politique".
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