Qui est Ilhan Omar, l'une des quatre élues démocrates ciblées par Trump ?

Publié le 16 juillet 2019 à 14h21, mis à jour le 16 juillet 2019 à 14h30
Qui est Ilhan Omar, l'une des quatre élues démocrates ciblées par Trump ?
Source : Brendan Smialowski / AFP

PORTRAIT - La députée américaine d'origine somalienne fait partie de "la bande" depuis son entrée en janvier à la Chambre des représentants avec trois autres élues démocrates issues de minorités. Que sait-on de cette femme prise pour cible par le président américain... et régulièrement accusée d'antisémitisme ?

Elle fait partie de celles qui incarnent l'aile gauche du parti démocrate et, pour certains, son avenir tient grâce à son opposition acharnée au président américain, au risque de créer des polémiques qui font grincer des dents. Issue des minorités, nouvellement élue, Ilhan Omar est l'une des quatre parlementaires démocrates prises pour cible par Donald Trump dans une série de tweets xénophobes, toutes devenues "la bande" depuis leur entrée en janvier à la Chambre des représentants.

Comme Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Ayanna Pressley (Massachusetts) et Rashida Tlaib (Michigan), l'élue du Minnesota entend ainsi combattre le milliardaire républicain en utilisant les mêmes armes que lui - les réseaux sociaux - et faire avancer un programme progressiste, malgré les réticences des caciques démocrates plus centristes.

"Nous avons un Président qui a mis sur le même plan les néo-nazis et ceux qui manifestaient contre eux de Charlottesville. Nous avons un Président qui a ouvertement violé la valeur même que notre pays aspire à porter : l’égalité dans la loi, la liberté religieuse, l’égalité de protection, et la protection face à la persécution", a-t-elle déclaré ce lundi en réponse aux violentes attaques de Donald Trump. Et d'accuser le locataire de la Maison blanche, auteur selon elle d'une "attaque ouvertement raciste à l'encontre de quatre élues de couleur", de promouvoir les idées des nationalistes blancs. 

 "Nous avons le choix : nous pouvons continuer de laisser ses pouvoirs à ce président et parler de toutes les ordures qui sortent de sa bouche ou bien nous pouvons le porter responsable de ses délits (...) Il est temps pour nous d’arrêter ce Président qui se moque de notre Constitution. Il est temps pour nous de destituer ce Président", a poursuivi celle qui est avec Rashida Tlaib, la première femme musulmane élue au Congrès.

Au cœur de vives polémiques

A 37 ans, la députée d’origine somalienne qui porte le voile islamique, est régulièrement accusée d'antisémitisme depuis qu'elle a annoncé son soutien à une campagne internationale de boycott d'Israël (BDS). En février dernier, elle avait  notamment affirmé, suscitant de nombreuses condamnations, que des élus américains soutenaient Israël par intérêt financier avant de présenter ses excuses, ainsi qu'elle avait déjà fait concernant un tweet de 2012 dans lequel elle écrivait qu’"Israël a hypnotisé le monde". Cette fois, la jeune élue, répondant au journaliste de gauche Glenn Greenwald, qui critiquait les politiciens s’opposant à un boycott contre Israël, avait en l’occurrence cité le titre d’une chanson du rappeur Puff Daddy : "It’s all about the Benjamins baby", ou "C’est une question d’argent"...

Un mois plus tard, en mars, la parlementaire, fille de réfugiés arrivés dans le Minnesota quand elle avait 12 ans, avait été accusée de chercher à minimiser les attentats du 11-Septembre, l'attaque la plus meurtrière commise sur le sol américain. 

D'un camp de réfugiés somaliens au parti démocrate

Diplômée en sciences politiques et en relations internationales de l’université du Dakota du Nord, Ilhan Omar a été l’une des dirigeantes de Women Organizing Women Network, une ONG qui vise à aider les femmes originaires d'Afrique de l'Est à prendre des responsabilités à l'échelle locale. 

En 1991, celle qui est aujourd'hui mère de trois enfants, avait fui la guerre civile avec sa famille avant de passer quatre ans dans des camps, au Kenya, puis de finalement rejoindre les États-Unis. Alors installée à Minneapolis (Minnesota), où vit la plus importante partie de la diaspora somalienne du pays, elle a milité dès son adolescence au Parti démocrate. C'est en 2016, qu'elle a été élue au Parlement de l’État du Minnesota, du jamais vu pour un candidat d’origine somalienne. 


La rédaction de TF1info

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