Qui est Jeff Sessions, le nouveau ministre de la Justice "xénophobe" et ultra-conservateur de Trump ?

A.D avec AFP
Publié le 9 février 2017 à 8h41
Qui est Jeff Sessions, le nouveau ministre de la Justice "xénophobe" et ultra-conservateur de Trump ?
Source : MANDEL NGAN / AFP

NOMINATION - L'équipe de Donald Trump continue de se dessiner. Le Sénat américain a confirmé au poste de ministre de la Justice le sénateur de l'Alabama Jeff Sessions. Une nomination qui ne fait pas l'unanimité, surtout chez les démocrates.

C’est confirmé, Donald Trump pourra compter sur l’un de ses principaux "hommes forts" en terme de politique d’immigration. Le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions a été confirmé mercredi par le Sénat américain au poste de ministre de la Justice des États-Unis. Les sénateurs ont voté par 52 voix contre 47 en faveur de ce fidèle du président Trump, la quasi-totalité du groupe démocrate votant non. La majorité républicaine a fait bloc autour de sa nomination, qui avait été annoncée le 18 novembre.

Fidèle parmi les fidèles, Sessions fut le premier sénateur à se rallier à Donald Trump lors des primaires républicaines. Il se voit donc récompensé de sa fidélité avec des postes-clés du gouvernement. Du côté des démocrates, la pilule est difficile à avaler. Pour Chris Murphy, sénateur démocrate dans le Connecticut, c’est purement et simplement la nomination d’un "défenseur des discriminations et de la xénophobie". A l'inverse, une grande partie du parti républicain salue cette arrivée, estimant qu’elle permettra de dépolitiser la justice, après huit années de présidence Obama. C'est "une excellente nouvelle pour ceux qui révèrent l'Etat de droit", a salué le sénateur Ted Cruz.

Un passé sulfureux en tant que procureur dans l'Alabama

Âgé de 70 ans, l’homme aux cheveux blancs soigneusement coiffés et aux yeux clairs est loin de faire l’unanimité outre-Atlantique. Ce dernier a notamment été rattrapé par de vieux propos considérés comme racistes par ses opposants, tenus dans les années 1980 lorsqu’il était procureur dans l’Alabama. En 1986, il avait reproché à un avocat blanc de faire "honte à sa race" en défendant des clients noirs. Il se serait aussi adressé à un procureur noir en l'appelant "boy", un terme à très forte connotation raciste aux États-Unis et aurait dit qu'il considérait les membres du Ku Klux Klan comme "OK, jusqu'à ce que je découvre qu'ils fumaient de l'herbe" selon le New York Times.

Un incident au Sénat mardi a relancé cette affaire. La démocrate Elizabeth Warren a commencé à lire une lettre écrite en 1986 par la veuve du militant des droits civiques Martin Luther King Jr., Coretta Scott King, qui dénonçait alors la nomination de Jeff Sessions comme juge, une nomination qui avait finalement échoué. La sénatrice Warren a été sanctionnée car le règlement du Sénat interdit de dénigrer un collègue dans l'hémicycle. "Je ne resterai pas silencieuse face à un homme qui a tenu des propos racistes qui n'ont pas leur place dans notre système judiciaire", a déclaré Elizabeth Warren.

Une grande influence sur Trump ?

Au Sénat, M. Sessions incarnait surtout depuis son arrivée en 1997 l'opposition à l'immigration, tant légale que clandestine. Il est le sixième membre du "cabinet" présidentiel à avoir été confirmé à ce jour, sur 15, la minorité démocrate du Sénat usant de tous les moyens dilatoires pour retarder les confirmations.

A n’en pas douter, Jeff Sessions disposera d'une très grande influence dans le bureau ovale du milliardaire. Il pourra notamment compter sur son ancien porte-parole, Stephen Miller, devenu l’un des plus proches conseillers du président américain. La question de son indépendance face à Trump, notamment pour enquêter sur les interférences russes dans la campagne électorale de 2016, a été soulevée par de nombreux démocrates.

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