Reconnaissance de la Palestine : les opposants manifestent devant l'Assemblée

Publié le 28 novembre 2014 à 18h16
Reconnaissance de la Palestine : les opposants manifestent devant l'Assemblée

REPORTAGE - Près de 150 manifestants, réunis vendredi devant l'Assemblée nationale, ont hué les députés socialistes à l'origine du débat sur la reconnaissance d'un Etat palestinien. Metronews y était.

Pendant que les députés de gauche et de droite s'écharpaient ce vendredi sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, près de 150 personnes étaient réunies à la pause déjeuner sous les fenêtres de l'Assemblée pour critiquer l'existence même de ce débat. Avant le début des hostilités, un sexagénaire livrait son "profond dégoût" pour les députés socialistes, qui ont osé remettre le dossier sur la table. Un autre (les plus de 60 ans constituent le gros de la foule) dénonçait "un lynchage des Juifs". A l'évocation de leur nom, Benoît Hamon et Elisabeth Guigou ont été hués.

EN SAVOIR +
>> L'Assemblée débat de la reconnaissance de l'Etat palestinien
>> "C'est le bon moment", estime Benoît Hamon

Mais le résultat du vote sur cette question, qui doit avoir lieu mardi, semble finalement peu importer. Beaucoup jugent (ou l'espèrent au fond d'eux) qu'il "sera sans effet" et restera "symbolique". Pourquoi donc manifester ? Une sexagénaire résume le sentiment général : "J'ai peur pour mes petits-enfants, peur de ce que la France est en train de devenir." Comprendre : la crainte d'une recrudescence des actes antisémites, dans le sillage de ce débat ou, à plus long terme, si la France emboîtait le pas à la Suède et reconnaissait officiellement la Palestine comme un Etat.

Juifs radicaux

Ceux qui accusent la gauche de "renforcer la défiance entre les peuples" ne semblent pourtant pas très enclins à se réconcilier avec ceux qu'ils appellent les "terroristes" de Palestine. Les amalgames fusent : "Le PS fait ça pour reconquérir les banlieues", clame un représentant de la Confédération des Juifs de France. "La France a choisi le camp des djihadistes", s'emporte un élu en écharpe tricolore, qui avait rejoint ce cortège aux slogans sulfureux. Ce n'est d'ailleurs pas le seul à s'embrouiller sur cette question .

Face aux manifestants, une vingtaine de camions de CRS et deux rangées sont là pour les empêcher d'accéder à la place du palais Bourbon, où devait se tenir le rassemblement. Un drapeau du Betar, un mouvement de jeunesse juif radical, est déployé parmi des drapeaux israéliens. Un journaliste de l'AFP est pris à parti et expulsé par des manifestants. Dans une rue, une dizaine de jeunes portant casquettes et blousons noirs, certains masqués, patientent sous l'œil des CRS. Une Marseillaise est entonnée et rendez-vous est donné mardi après-midi, même endroit, plus une protestation de "plus grande ampleur". Les manifestants se dispersent. Ce n'était qu'un tour de chauffe.

EN SAVOIR + >> Pourquoi la France ne reconnaît pas (encore) l'Etat de Palestine


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info