TERRORISME - Un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro établit que 67% des personnes interrogées ne veulent pas voir les enfants de combattants djihadistes revenir en France.
L'épineuse question du rapatriement des djihadistes français, à laquelle se frotte le gouvernement depuis plusieurs semaines, semble mettre la majorité de l'opinion publique d'accord. Environ sept Français sur dix (67%) s'opposent au rapatriement des enfants de combattants en Irak et en Syrie.
C'est ce que révèle ce jeudi une enquête menée par Odoxa-Dentsu consulting pour France Info et Le Figaro. Une étude qui traduit un avis partagé selon les couleurs politiques, autour d'une question qui fâche.
La justice irakienne plébiscitée
Les sympathisants du Rassemblement National et des Républicains sont les plus favorables à cette issue, avec respectivement 88% et 78% des sondés qui refusent le retour de ces enfants. A l'inverse, 58% des sympathisants socialistes, et 50% au sein de la France insoumise demandent à ce que les autorités françaises œuvrent au retour de ces enfants.
Si les avis sont partagés selon les bords politiques sur la question des enfants, la grande majorité des sondés (82%) estime que le gouvernement doit laisser les djihadistes français aux mains de la justice irakienne, "quitte à ce qu'ils soient condamnés à mort", peut-on lire dans le formulaire de l'enquête. Quant à un retour possible de combattants de Daech en France, 89% des personnes interrogées se disent "inquiètes", dont 53% même "très inquiètes".
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Des familles portent plainte contre la France
L'Etat Français se retrouve à son tour dans le viseur de la justice. Des familles d'enfants de djihadistes français bloqués dans des camps de réfugiés syriens ont déposé plainte contre l'hexagone auprès du Comité des droits de l'enfant de l'ONU, rapportent leurs avocats auprès de l'AFP.
Ces familles exhortent l'Etat à "prendre ses responsabilités et protéger ses enfants d'un risque de famine et de mort imminente", en dénonçant l'"inaction" étatique. Le sujet est loin d'être clos et la France, qui s'est dite ouverte à leur accueil, n'a toujours pas proposé de solution concrète pour ces enfants.