Scandale à Westminster : de la cocaïne détectée dans les toilettes du Parlement britannique

Publié le 7 décembre 2021 à 15h46, mis à jour le 7 décembre 2021 à 16h01

Source : TF1 Info

BAD TIMING- Alors que Boris Johnson s'apprête à lancer un plan massif contre la consommation de drogue, une enquête révèle que des traces de cocaïne ont été détectées en plusieurs lieux du Parlement britannique. Jusqu'aux toilettes les plus proches des bureaux du Premier ministre à Westminster.

C'est cette semaine que Boris Johnson devait dévoiler son plan contre l'usage de drogue, ciblant spécialement les classes moyennes, et doté d'un budget de 700 millions de livres sur trois ans. Mais le Sunday Times lui a compliqué la tâche, en révélant dimanche que des traces de cocaïne avait été localisées dans onze lieux d'aisance du Parlement britannique, la plupart dans des zones nécessitant un pass parlementaire.

Un parfum de cannabis senti le mois dernier par des députés, deux dealers arrêtés dans l'enceinte du Parlement en l'espace d'un an : les regards étaient déjà tournés ces derniers temps sur les pratiques des habitués de Westminster en matière de drogues. Le complexe parlementaire est immense, et 19.000 passes d'accréditation sont en circulation- même si seulement 3.000 personnes ont réellement pénétré dans les lieux depuis le confinement. 

Mais si Westminster est une usine fourmillante, les dernières révélations sèment le trouble. Des tests ont en effet été effectués en douze "lieux d'aisance" (toilettes ou salles de bains) du complexe, qui ont révélé la présence de cocaïne dans onze d'entre eux- dont plusieurs au plus près de la Chambre des Communes. Même dans les toilettes les plus proches des bureaux du Premier ministre au Parlement, la lingette blanche du test anti-drogue a viré au bleu... 

Des chiens renifleurs à Westminster ?

Le président de la chambre des Communes Lindsay Hoyle, prend ces allégations très au sérieux, et a promis de mobiliser la police métropolitaine sur le sujet, tandis qu'un député conservateur a suggéré d'utiliser des chiens renifleurs à Westminster. Lindsay Hoyle s'était déjà montré soupçonneux  à l'égard de la consommation de drogue en 2019, alors qu'il visait le poste de président de la Chambre : "Ce n'est pas juste un problème de boisson que nous devons régler", avait-il expliqué alors, "il y a aussi un problème de drogue".

L'enquête du Sunday Times mentionne en effet des pratiques courantes de consommation de drogue, pas seulement dans le cadre de soirées, et impliquant des députés. L'un d'entre eux, qui n'est plus en exercice, aurait même été jusqu'à salarier son dealer sur ses fonds de parlementaire. 

Le chef du groupe libéral-démocrate aux Communes, Sir Edward Davey, a quant à lui exigé une enquête complète : "Quand des milliers de jeunes gens sont en prison pour consommation de drogue", a-t-il plaidé, "c'est scandaleux que des gens prennent de la cocaïne au Parlement en toute impunité". La peine actuellement encourue pour un simple usager de drogue du tableau A - dont la cocaïne fait partie - est au maximum de 7 ans de prison, mais se limite généralement à une amende. Le plan que le gouvernement devait présenter cette semaine, prévoit de mettre la pression plutôt sur les trafiquants, et d'opter pour une stratégie de désintoxication pour les usagers. Tout en ciblant particulièrement ces derniers, notamment en les localisant à l'aide des téléphones des dealers arrêtés.


Frédéric SENNEVILLE

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