Second tour de l'élection présidentielle tunisienne sous tension

Publié le 21 décembre 2014 à 8h46
Second tour de l'élection présidentielle tunisienne sous tension

TUNISIE - Scrutin historique et sous tension pour les Tunisiens qui se rendent aujourd'hui dans les bureaux de vote pour le second tour de l'élection présidentielle. L'armée a tué un homme qui a tenté la nuit dernière d'attaquer des militaires gardant une école qui stockait du matériel électoral.

Jour de vote sous tension en Tunisie. L'armée a tué un homme et arrêté trois autres ayant tenté d'attaquer des militaires gardant une école de la région de Kairouan dans la nuit de samedi à dimanche. Du matériel électoral pour le second tour de l'élection présidentielle y était stocké. Le porte-parole du ministère de la Défense n'a cependant pas fait de lien avec la mouvance djihadiste dont les attaques ont fait des dizaines de morts dans les rangs de l'armée depuis la révolution.

Les djihadistes appellent au boycott du scrutin

L'incident intervient quelques jours après que des combattants tunisiens ayant rejoint Daesh ont revendiqué les assassinats des personnalités anti-islamistes Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi en 2013. Ces crimes avaient plongé la Tunisie dans une crise politique profonde et conduit le parti islamique Ennahda à laisser le pouvoir début 2014 à un gouvernement apolitique. Ces djihadistes ont aussi appelé les Tunisiens à boycotter le scrutin et menacé de nouvelles violences.

Les bureaux de vote ont tout de même ouvert ce dimanche matin pour le second tour d'une présidentielle historique. Le scrutin oppose, quatre ans après la révolution dite "de jasmin" qui avait poussé à la fuite l'ancien dictateur Zine el-Abidine Ben Ali et avait amorcé le printemps arabe, le président Moncef Marzouki, partisan d'une alliance avec les islamistes, au favori du vote Béji Caïd Essebsi, héraut du camp laïc et chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès.

Les résultats attendus lundi

Béji Caïd Essebsi était arrivé en tête lors du premier tour le 23 novembre avec 39,46 % des suffrages. A 88 ans, il a servi aussi bien Bourguiba que Ben Ali avant de s'imposer comme le poids lourd de la Tunisie post-révolutionnaire face aux islamistes et leurs alliés. Cet avocat de formation dont le parti a remporté les élections législatives du 26 octobre devant les islamistes d'Ennahda, a été nommé Premier ministre provisoire.

C'est la première fois que les Tunisiens élisent librement leur chef de l'Etat alors que l’ancien dictateur se faisait réélire avec des scores peu démocratiques, dépassant les 90% de voix. Les quelque 5,3 millions d'électeurs sont appelés aux urnes jusqu'à ce soir, 18h. Les résultats pourraient être connus dès lundi, selon l'instance électorale (ISIE) qui a cependant jusqu'au 24 décembre pour annoncer l'identité du président pour les cinq prochaines années.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info