Sommet Etats-Unis - Corée du Nord : une occasion en or de mettre fin à la guerre de Corée

Publié le 11 juin 2018 à 19h04
Sommet Etats-Unis - Corée du Nord : une occasion en or de mettre fin à la guerre de Corée

INTERNATIONAL - Le sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un relance les espoirs d'une fin officielle de la guerre de Corée, qui s'était achevée en 1953 par un armistice mais non par un traité de paix.

La fin d’un conflit larvé depuis des décennies ? Si le nucléaire nord-coréen devrait être au cœur des discussions ce mardi entre Kim Jong-Un et Donald Trump, la guerre entre les deux Corée devrait également être évoquée. Et, pourquoi pas, aboutir, à terme, à la signature d’un traité de paix

Les racines de ce conflit de trois ans qui a fait près de trois millions et demi de morts remontent à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après le départ de l'occupant japonais en 1945, la Corée est divisée en deux zones : l'une dans le nord sous influence soviétique et l'autre dans le sud sous protection américaine, avec pour ligne de démarcation le 38e parallèle. En 1948, se constituent au nord la République démocratique de Corée - dont le chef est Kim Il Sung, grand-père de Kim Jong Un - et au sud la République de Corée, avec respectivement Pyongyang et Séoul comme capitales. 

Rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un : l'heure de vérité sonnera bientôtSource : JT 13h Semaine
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Un armistice signé après 158 réunions

La guerre de Corée débute deux ans plus tard, le 25 juin 1950 quand l'armée nord-coréenne franchit le 38e parallèle pour envahir le Sud, s'emparant de Séoul en trois jours. Le Conseil de sécurité de l'ONU siège en l'absence de l'Union soviétique, Moscou le boycottant pour protester contre la présence de Taïwan, qui représente alors la Chine. Il décide la création d'une force multinationale, conduite par les Etats-Unis, pour venir en aide au Sud. Les forces de l'ONU réussissent à repousser les troupes nord-coréennes, qui étaient parvenues jusqu'à l'extrémité sud de la péninsule. Elles atteignent le fleuve Yalou, à la frontière chinoise, ce qui suscite l'intervention massive de la Chine, qui envoie des "volontaires" combattre avec les Nord-Coréens.

Offensives et contre-offensives se succèdent mais en juin 1951, le front est stabilisé le long du 38e parallèle. C'est là que les deux camps vont se rencontrer pour négocier un armistice. Celui-ci aboutira après deux ans de pourparlers et 158 réunions, le 27 juillet 1953, entre d'un côté la Corée du nord et les "volontaires chinois" et de l'autre le commandement américain des Nations unies. L'armistice met en place un mécanisme pour les échanges de prisonniers et la création de la zone démilitarisée (DMZ), une zone tampon de 4 km de large sur 241 km de long qui scinde la péninsule.

Une commission d'armistice chargée de veiller au respect de l'accord est aussi instaurée, et se réunit régulièrement dans le village frontalier de Panmunjom, là même où se sont rencontrèrent en avril et mai derniers Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in. L'accord de 1953 prévoit aussi dans les trois mois l'organisation d'une conférence pour aboutir au retrait de la péninsule de toutes les troupes étrangères et à un règlement pacifique. La Chine prévient que tout traité qui n'aurait pas son approbation serait invalide. Mais cette conférence ne se réunira jamais. Et les vicissitudes de la Guerre froide et la permanence des tensions entre Pyongyang d'un côté, Séoul et Washington de l'autre - en raison notamment des programmes nucléaires nord-coréens - ont repoussé sine die la signature d'un traité de paix.


Thomas GUIEN

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