Sommet européen : le casse-tête de l'attribution des hauts postes de l'UE

Publié le 16 juillet 2014 à 22h05
 Sommet européen : le casse-tête de l'attribution des hauts postes de l'UE

UE - Les dirigeants européens se sont plongés mercredi soir dans le casse-tête des nominations à la tête de l'Union européenne. Les discussions et les tractations qui s'annoncent ardues pourraient se poursuivre lors d'un nouveau sommet.

L'équation est particulièrement complexe. Au lendemain de l'élection du nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker , les dirigeants des 28 Etats membres se sont réunis mercredi soir à Bruxelles avec la délicate mission de se mettre d'accord sur le choix d'un nouveau haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, de celui d'un président du Conseil européen et de celui de l'Eurogroupe.

Le casse-tête est tellement ardu qu'ils pourraient prolonger les discussions lors d'une nouvelle rencontre pour espérer s'entendre sur les nominations. Et ce qui vient encore compliquer la tâche c'est qu'il ne faut pas négliger les grandes puissances européennes, telles que l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni tout en accordant une place de choix aux Etats membres qui ont du poids au Parlement européen comme l'Espagne, la Pologne ou la Roumanie.

La France veut peser sur l'orientation économique

Consciente des difficultés, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé la couleur dès l'ouverture du sommet mercredi : "Je suis favorable à ce que nous mettions au clair les questions qui restent ouvertes. Est-ce que nous y parviendrons aujourd'hui?" Le président François Hollande a affirmé pour sa part que "ce qui compte pour la France, c'est moins les personnes que les orientations et les objectifs (...) Il y aura la composition de la Commission européenne et la France aura aussi des objectifs à atteindre. Ce que nous voulons c'est peser sur l'orientation économique de l'Europe."

Pierre Moscovici est pressenti pour représenter la France au sein de la Commission européenne. François Hollande pourrait en effet annoncer la candidature aux affaires économiques et monétaires de l'UE de son ancien ministre de l'Economie et des Finances. Mais ce choix n'est pas du goût d'Angela Merkel qui considère que la France n'est pas légitime dans ce domaine, notamment en raison de sa difficulté à ramener le déficit sous le seuil des 3 % du produit intérieur brut.

Le poste clé du chef de la diplomatie européenne

Le plus gros des discussions devrait toutefois concerner l'attribution du poste de chef de la diplomatie de l'UE d'autant plus important que les crises s'aggravent en Ukraine et au Proche-Orient. "Nous estimons que la contribution russe à la paix est insuffisante", a regretté Mme Merkel. Dans ce contexte international difficile, la volonté de l'Italie d'obtenir le poste pour sa jeune ministre des Affaires étrangères, Federica Mogherini, se heurte à une forte résistance. Les pays baltes et la Pologne s'y opposent en raison de la position de Rome jugée trop favorable à Moscou.

L'autre candidate, la Bulgare Kristalina Georgieva, actuelle commissaire à l'Aide humanitaire, est plus expérimentée. Cette ancienne de la Banque mondiale est apparentée à la droite modérée du Parti populaire européen (PPE), alors que le poste semblait promis à la gauche. Mais le fait qu'elle vienne d'Europe de l'Est pourrait être pris en compte dans l'équilibre des nominations.

La droite qui veut mettre toutes les chances de son côté pour obtenir ce poste d'influence regorge de candidats, même si la plupart s'en défendent, des Premiers ministres néerlandais Mark Rutte, polonais Donald Tusk et irlandais Enda Kenny aux anciens chefs de gouvernement letton Valdis Dombrovskis et estonien Andrus Ansip. A gauche, la candidature de la Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt a l'avantage d'être considérée comme acceptable tant par Angela Merkel que par David Cameron. Cette Scandinave charismatique pourrait donc devenir l'atout-charme de l'Europe.


Laurence VALDÉS

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