Soupçons de corruption visant Netanyahu : le Premier ministre israélien peut-il tomber ?

Publié le 3 janvier 2017 à 14h31
Soupçons de corruption visant Netanyahu : le Premier ministre israélien peut-il tomber ?

ISRAËL - Benjamin Netanyahu est soupçonné d'avoir reçu des "cadeaux illégaux" d'hommes d'affaires. Le chef du gouvernement s'est défendu lundi de toute malversation, assurant qu'il "n'y aura rien car il n'y a rien". Mais cette affaire pourrait lui coûter cher.

"Bibi" en route vers la sortie ? Durant trois longues heures, à son domicile, Benjamin Netanyahu a été entendu lundi par la police. En cause, des soupçons sur des "cadeaux illégaux" que le Premier ministre israélien aurait perçus. Des faits qui, s'ils étaient confirmés, pourraient lui coûter son siège à la tête du gouvernement.

L'affaire est en effet sensible en Israël, où il a fallu attendre plusieurs jours avant que les autorités ne se décident à confirmer des informations qui n'avaient jusqu'à présent été diffusées que par les médias. Le ministère de la Justice est resté évasif, précisant seulement que Benjamin Netanyahu avait été interrogé par l'unité "Lahav 443" de lutte contre la corruption de la police, car il est "soupçonné d'avoir reçu des cadeaux d'hommes d'affaires". "Aucun autre détail ne peut être donné à ce stade", précise de son côté la police.

"Il n'y aura rien car il n'y a rien"

Mais des détails, les médias, eux, en ont en leur possession. Des entrepreneurs israéliens et étrangers auraient ainsi offert au chef du gouvernement des cadeaux d'une valeur estimée à plusieurs dizaines de milliers de dollars, ce qui pourrait, si ces faits étaient confirmés, lui valoir une inculpation pour "abus de confiance". Pire, "Bibi" pourrait même être rattrapé par un deuxième dossier portant sur des accusations plus graves de corruption. 

Si rien n'a pour l'instant filtré sur la teneur de son audition, Benjamin Netanyahu, lui, a préféré prendre les devants. Dans des messages sur sa page Facebook, il s'est défendu lundi de toute malversation, accusant ses opposants politiques ainsi que certains médias de vouloir "le faire tomber non pas lors d'élections comme le prévoit la démocratie", mais en montant une campagne contre lui. "Il n'y aura rien car il n'y a rien", a-t-il ensuite martelé face à la Knesset, le Parlement israélien. Une formule qu'il a déjà utilisée à plusieurs reprises dans le passé pour répondre à ses détracteurs mais qui, cette fois-ci, semble avoir du plomb dans l'aile.

La législation israélienne sévère en la matière

Pendant huit mois, les policiers ont en effet mené des investigations en secret. Les interrogatoires d'une cinquantaine de témoins ont permis récemment "d'enregistrer une percée décisive", assurent les médias. Parmi les personnes interrogées figure Ronald Lauder, président du Congrès juif Mondial et membre de la famille de la fondatrice du groupe de cosmétique Estée Lauder. Il a été entendu le 30 septembre par des enquêteurs alors qu'il se trouvait en Israël à l'occasion de l'enterrement de l'ancien président Shimon Peres. En outre, le Premier ministre a reconnu avoir reçu de l'argent du magnat français Arnaud Mimran, qui a écopé en juillet d'une peine de huit ans de prison pour une escroquerie à la taxe carbone de 283 millions d'euros.

Des éléments qui pourraient étayer le dossier devant un juge. Lequel pourrait avoir la main lourde : la législation israélienne prévoit que tout membre d'un gouvernement contre lequel un acte d'accusation pour corruption est présenté doit démissionner. Dernier exemple en date ? Le prédécesseur de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre, Ehud Olmert. Ce dernier purge depuis février 2016 une peine de 19 mois de prison pour avoir touché des pots de vin.

Netanyahu : "Israël attend avec impatience de travailler avec le président-élu Trump"Source : Sujet JT LCI
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Thomas GUIEN

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